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Migrants, Malte, le 6 octobre 2009 . REUTERS/Darrin Zammit Lupi
Migrants, Malte, le 6 octobre 2009 . REUTERS/Darrin Zammit Lupi

Naufrage de Lampedusa: deux survivants portent plainte

Rescapés du naufrage d'un bateau de migrants qui a fait 63 morts en avril 2011, deux migrants viennent de déposer plainte.

La voix d'un migrant naufragé est rarement audible. Le journal télévisé annonce le naufrage d'un bateau de migrants, et puis rien. Pas de témoignages, ni d'autres explications...

Le 18 juin 2013, deux survivants d'un drame ayant causé la mort de 63 migrants au large de la Méditerranée, près de l'île italienne de Lampedusa, en avril 2011, ont déposé plainte à Paris et à Madrid pour non-assistance à personne en danger.

En avril 2012, une première plainte avait été déposée en France par plusieurs survivants, mais elle avait été classée sans suite. Cette fois-ci, les ONG se sont constituées parties civiles, «forçant ainsi l'ouverture d'une instruction pénale», explique Arthur Manet, de la la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH).

Le quotidien Libération est allé à la rencontre de l'un des survivants, Abu Kurbe. Il y a deux ans ce jeune Ethiopien de 26 ans a frôlé la mort sur le zodiac de la mort. Dans la nuit du 26 au 27 mars 2011, lui et les 71 personnes à bord, n’atteindront jamais les côtes italiennes.

Après quinze jours de dérive, l'embarcation échoue à Zliten, une localité libyenne. Abu Kurke fait partie des neufs migrants rescapés.

Deux ans après cette dramatique traversée, Abu Kurke veut témoigner. Il vit aujourd'hui au Pays Bas et a fondé une famille.

«Je fais souvent des cauchemars la nuit, je revis cette tragédie. On n’oublie pas facilement la mort de 63 personnes», confie-t-il.

A cette époque, la guerre en Libye battait son plein. Les avions de l'Otan quadrillaient la mer Méditerrannée. Abu Kurke raconte en avoir croisé plusieurs lors de la funeste dérive.

«On a payé des passeurs avec des amis. Quand j’ai vu le bateau, j’ai eu peur. Il était surchargé, absolument pas stable. Je voulais rejoindre la rive à la nage, mais les militaires libyens risquaient de nous tirer dessus.»

Mais très vite la traversée vire au cauchemar: les 73 migrants manquent d'eau. Ils lancent un appel au secours, sans réponse. Le 27 mars, un hélicoptère survole le zodiac, largue des bouteilles d’eau et des biscuits.

«On lui a montré les bébés, ils ont pris des photos. Mais personne n’est revenu», dit Abu Kurke.

Les jours suivants, «on a vu plusieurs bateaux, mais ils ne nous ont pas aidés», ajoute-t-il

Lu sur Libération

Slate Afrique

La rédaction de Slate Afrique.

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