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Afrique du Sud: l'exploitation du platine est au fond du trou
Le secteur minier connaît des difficultés économiques qui pourraient le paralyser d'ici à 2015.
Alors que l’industrie minière sud-africaine produit plus de 80% du platine mondial, son exploitation connaît un fort ralentissement. Cette industrie risque de réduire sa production de 60% d’ici 2015, selon l’analyse de la banque japonaise Nomura relayée par l'AFP.
Les coûts d’exploitation ont augmenté drastiquement à cause de plusieurs facteurs, explique l’AFP: la hausse des salaires, le durcissement des réglementations, la disparition des filons de surface et la flambée des tarifs de l’électricité.
Pour limiter les pertes, les mines devront donc réduire leurs opérations, menaçant ainsi 24.000 emplois en 2014 et 121.500 postes en 2015, d’après l’analyse de Nomura. Des chiffres énormes sachant que le secteur emploie en 2011 près de 195.000 salariés et représente 9% du PIB sud-africain, d’après les données de la Chambre des mines d’Afrique du Sud relevées par l’AFP.
Des prévisions pessimistes qui ont déjà commencé à s’accomplir, précise l’AFP. En janvier 2013, le numéro un mondial du platine Amplats, annonce un vaste plan de restructuration qui prévoit la suppression de 14.000 emplois. Cependant, l’article ajoute qu’en mai 2013, les pressions conjointes du gouvernement, des salariés et des syndicats poussent le groupe à supprimer «seulement» 6.000 postes. Une négociation jugée insuffisante par les mineurs, qui poursuivent les grèves et organisent un sit-in sur un site minier d’Amplats le 14 juin 2013. Une nouvelle rencontre entre la compagnie et les syndicats est prévue le 26 juin.
Le secteur est déjà marqué par de fortes rivalités syndicales entre le NUM, proche du pouvoir selon l’AFP, et le syndicat Amcu, qui multiplie les débrayages pour maintenir la pression sur le patronat. Des tensions qui n’ont jamais cessé depuis la tragédie de Marikana en août 2012, souligne l’article.
L’AFP rappelle que la grève sauvage des mineurs s’était soldée par la mort de 34 ouvriers, abattus de sang-froid par la police. Aujourd’hui encore, les violences se poursuivent: des meurtres sont commis régulièrement dans les camps des deux syndicats, sorte de vendetta sans fin alors que le président Jacob Zuma appelle au calme.
Lu sur AFP