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Des veuves congolaises se rebiffent contre leur belle-famille

Au Congo-Brazzaville, les veuves n’ont pas la vie facile. En plus d'avoir perdu leur mari, elles sont délaissées, voire persécutées par leur belle-famille. Bien que la loi les protège, difficile de résister aux coutumes ancestrales souvent rétrogrades et d’obtenir un héritage auquel elles ont droit, explique IPS.

Sous couvert des traditions, de nombreuses veuves sont chassées du domicile familial, propriété de leur mari, par leur belle-famille, rapporte Le Potentiel. Le gouvernement a pourtant adopté une loi qui interdit ces mauvais traitements.

«De nos jours, il y a beaucoup de confusions entre la tradition et des pratiques tout à fait inhumaines exercées sur des veuves», affirme à IPS Auguste Miabeto, un universitaire spécialiste des traditions orales.

«Il n’y a pas que des veuves —dont le niveau d’éducation est faible— qui sont victimes. Certaines, bien qu’instruites, plient également», déplore Herman Batamio Matondo, juriste et secrétaire permanent de l’association Mibeko auprès d'IPS.

Tout dépend donc de la capacité à réagir de ces femmes. Si elles se laissent faire, elles peuvent tout perdre —y compris leur héritage.

Pourtant, au Congo, le Code de la famille a voté une loi claire en la matière qui répartit des biens du défunt entre ses enfants (50%), ses ascendants (pères, mères) (20%) et sa veuve (30%). Mais son application est encore difficile.

Certaines veuves osent se rebeller et poursuivent en justice leur belle-famille, en se faisant aider par des associations comme Mibeko, une association de femmes juristes. L’association  a déjà aidé 56 veuves à obtenir leur pension ou leur capital décès.

«Mon père, craignant la sorcellerie, a essayé de me convaincre d’abandonner les poursuites contre ma belle-famille. Mais, connaissant le droit, je ne me suis pas résignée. Aujourd’hui, je touche la pension de mon défunt mari», se félicite Reglande, une veuve.

Lu sur IPS