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Les bourses africaines sont-elles épargnées?

Avec la crise de confiance politique, le surendettement des Etats et la dégradation de leur note, les spéculations vont bon train sur l'avenir de l’économie mondiale, alors que le spectre de la crise de 2008 revient nous hanter.

Mais si l'Occident chute, qu’en est-il en Afrique? Voit-on les traders du continent s’arracher les cheveux devant la chute de certains indices, ou sont-ils au contraire épargnés par la dégringolade boursière?

Le continent regroupe au total 23 bourses, chacune d’une importance et d’une ouverture variables. La place financière de Johannesburg, de loin la plus importante, semble avoir été la première à souffrir de la crise financière:

«Principale victime: la bourse sud-africaine qui rassemble à, elle seule, plus des deux tiers des opérations en Afrique. La Johannesburg Stock Exchange (JSE) a, en effet, enregistré au plus fort de la crise, une chute de 6% avant de se reprendre», indique RFI.

Récemment, la JSE a fermé ses portes avec une baisse de 6,73%: son pire score depuis son ouverture en octobre 1991.

«Avec les acteurs du marché boursier qui ont peu de chance de voir les taux d’intérêts progresser, et les Etats-Unis qui se préparent à garder des taux historiquement bas pour les deux années à venir […] les obligations sud-africaines demeurent avantageuses», explique un trader interrogé par Reuters Africa.

A l’heure actuelle, les places boursières africaines et mondiales peuvent difficilement se targuer d’être totalement indépendantes les unes des autres. Et la bourse de Johannesburg n’échappe pas à cette règle. Cyrille Nkontchou, directeur général d’une société de courtage sud-africaine, a déclaré à RFI:

«La JSE qui est la plus importante bourse du continent africain en raison de sa taille et de son niveau de développement, a été très affectée par la tempête boursière. C’est, en effet, une place très dynamique connectée à toutes les grandes places financières internationales».

Les bourses kényane et égyptienne ont également souffert du repli boursier mondial. Mais l’impact sur les bourses rwandaise, ghanéenne ou encore ivoirienne «a été très faible».

Le vrai danger repose davantage sur une éventuelle récession économique mondiale, qui serait désastreuse pour l'Afrique. Car comme l’indique Jean-Luc Bedie, PDG de Hudson&co, société boursière ivoirienne:

«La plupart des économies africaines sont exportatrices, notamment de matières premières. Si on enregistre une baisse de la consommation en Europe, aux Etats-Unis et dans les pays développés, cela aura des conséquences sur les pays africains.»

Lu sur RFI, Reuters Africa