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Zimbabwe – Premier roman de science-fiction rasta en langue shona
C’est l’histoire d’une catastrophe écologique en Afrique, dont l’origine est liée à une fuite dans la nature de produits chimiques provoquant d’étranges et horribles mutations de la faune et de la flore. En cause, un laboratoire de recherches en biotechnologies qui mène des expériences illégales. Les conséquences sont extraordinaires, comme cet enfant attaqué par un poisson géant. Pour les habitants du village, c’est le signe de la colère d’une sirène traditionnelle; il faut donc l’apaiser. Mais ce qui arrive est bien plus terrifiant que n’importe quelle légende ou croyance… Tel est le canevas de MunaHacha Maive Nei, le dernier roman de Masimba Musodza.
Avec ce livre, l’auteur fait entrer la littérature zimbabwéenne dans une nouvelle ère, et pour cause: il a écrit ce roman de science-fiction en shona. C’est le tout premier du genre dans cette langue africaine parlée au Zimbabwe et en Afrique Australe, indique io9. De plus, le livre est le premier en langue shona à être publié en version électronique.
Scénariste, Musodza, qui vit au Royaume-Uni, est un écrivain rasta. Son tout premier livre s’intitulait L’homme qui s’est transformé en rastafarien. Mais l'auteur, âgé de 35 ans, est plus connu pour The Dread Eye Detective Agency, un roman policier dont les héros sont des enquêteurs rastas zimbabwéens.
Adepte de la décolonisation de l’esprit prônée par l'écrivain et professeur kényan Ngugi wa Tiongo'o, qui écrit en kikuyu, sa langue maternelle, Masimba Musodza fait la promotion des langues africaines. Son livre vise aussi à démontrer que l’on peut écrire des choses complexes dans ces langues, suggère le site ImagesNation.
Ce blog consacré à la littérature africaine rappelle que la question de la langue d’écriture en Afrique fait l’objet de débats:
«En Afrique, presque tout le monde est bilingue. Il y a un choix à faire entre la langue coloniale ou la langue locale. Et souvent nous nous trouvons dans une situation intermédiaire en parlant une langue véhiculaire (anglais, français, portugais) dans des lieux non-officiels. Au Nigeria, l’anglais véhiculaire est la forme la plus commune de la communication. Cependant, certains chercheurs ont appelé à l’utilisation des langues africaines dans les milieux officiels. Certains considèrent cet appel de populiste, d’autres le rejettent.»
Musodza a, lui, choisi son camp.
Lu sur io9.com, ImagesNation