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Madagascar – Le pousse-pousse et l’aéroglisseur sauvent des vies
A Madagascar, soigner les gens n’est pas chose facile. Les moyens publics des hôpitaux et du système de santé en général sont faibles et le pays est immense. Trouver le moyen d’accéder à un hôpital ou réussir à se faire soigner au fin fond du pays est un défi. Défi que les Malgaches, plein de ressource et d’imagination n’hésitent pas à relever.
La ville de Befelatanana, dans la région d’Antananarivo est dotée de son propre hôpital et de sa maternité. Mais, l’équipement depuis plusieurs années n’a qu’une seule ambulance, raconte L’Express de Madagascar.
«Ce n'est pas la responsabilité de l'hôpital de prendre le malade chez lui. Chacun y arrive par ses propres moyens. Chez nous et dans de nombreux pays en développement, il n'y a pas encore de prise en charge pré-hospitalière», explique le directeur de l’établissement.
Solo Clément Roger Rakotondrasoa, un père de famille, qui, pris d’une forte crise d’asthme, devait se rendre d’urgence à l’hôpital a dû louer un pousse-pousse à 0,70 euros.
«Je n'ai pas les moyens, explique -t-il, pourtant je souhaite préserver ma vie. C'est pourquoi mes enfants ont loué un pousse-pousse pour m'amener ici parce qu'on n'a pas les moyens de prendre un taxi alors que je tiens à peine debout». C’est son fils cadet qui a tiré le pousse-pousse en courant jusqu’aux urgences.
A Ankavandra, à 230 km à l’ouest d’Antananarivo, la capitale située sur les Hauts-plateaux du centre de Madagascar, c’est l’inverse rapporte l'IRIN. Ce sont les médecins qui viennent aux malades. La ville n’est pas accessible. La ligne aérienne qui desservait la zone deux fois par semaine a été fermée. Il n’existe qu’une seule route qui relie la capitale mais sur les 100 derniers kilomètres, elle est impraticable pendant la saison des pluies.
«A cause du manque de transport, il y a un manque de médicaments et à la saison des pluies c’est encore plus accru» reconnaît Sylvain Rasolofonirina, le seul médecin généraliste du secteur, responsable de la santé d’environ 13.000 personnes.
Par conséquent, avec l’ONG Hoveraid, elle a mis en place une desserte par aéroglisseur par la rivière Manambolo qui ceint la ville d’Ankavandra. Ce bateau qui permet de circuler malgré les bancs de sable vient 3 fois par an pour une période de 5 jours à chaque fois. En 5 jours, l’équipe de médecin a réalisé 114 opérations et 301 consultations qui sont aussi l’occasion de faire de la prévention.
«C’est plus de l’urgence que du développement» affirme Peter Van Buuren, le responsable d’Hoveraid pour le pays.
L’aéroglisseur est adapté à peu d’endroits, mais à la saison des pluies c’est le seul moyen qui existe pour circuler.
Lu sur IRIN, L'Express Madagascar