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Les sous-marins, nouvelle arme du trafic de drogue

Après la terre et les airs, les douaniers vont devoir plonger en mer pour lutter contre le trafic de drogue. Les sous-marins sont la nouvelle arme des cartels sud-américains pour introduire la marchandise en Afrique, véritable plaque tournante de la drogue, rapporte l’Agence de Presse Sénégalaise. Mais des trafiquants africains y ont aussi recours pour transporter de la cocaïne en Europe.

Les procédés des cartels de drogue sont de plus en plus alambiqués pour brouiller les pistes. Même si le rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) note une baisse du trafic en Afrique de l’Ouest en 2008 et 2009, avec une baisse des saisies de cocaïne de 47 à 35 tonnes à destination d’Europe, Alexandre Schmidt, directeur régional de l’ONUDC, met en garde contre une interprétation tronquée de cette tendance:

«Cela signifie qu'il y a un repositionnement des routes de la drogue et que les trafiquants de drogue disposent de moyens de plus en plus sophistiqués et qu'ils utilisent plus d'itinéraires», a-t-il analysé, en marge d'une conférence de presse du Bureau des Nations unies en Afrique de l’Ouest (Unowa) à Dakar, au Sénégal.

Alexandre Schmidt a précisé que les sous-marins n’étaient ni nucléaires, ni militaires. Les «narco-sous-marins» sont semi-submersibles, c’est-à-dire qu’une partie reste toujours visible à la surface.

«Ils peuvent s’acheter librement sur le marché international par quiconque à deux ou trois millions d’euros à dépenser», a ajouté le directeur régional de l’ONUDC, indique la BBC.

Pour juguler ce phénomène inquiétant, l’Unowa a lancé un projet pilote pour mettre en place une lutte triangulaire entre l’Amérique, l’Afrique et l’Europe, avec une participation massive de la société civile. Pour l’instant, la phase test ne concerne que la Guinée-Bissau, le Liberia, la Sierra-Leone et la Côte d’Ivoire, pays où un dispositif de maintien de la paix est déjà installé.

Combattre le blanchiment d’argent est un autre moyen envisagé pour arrêter le trafic de drogue à la racine:

«Si nous voulons avoir un véritable impact sur les trafiquants de drogue [...], nous devons les toucher là où ça fait mal: l'argent», a conclu Alexandre Schmidt.

Lu sur Agence de Presse Sénégalaise, Afriquinfos.com