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Egypte - Tweeter pour réduire la pauvreté
Après avoir contribué à la chute du président Hosni Moubarak le 11 février 2011, Mahmoud Salem, blogueur et activiste égyptien —tel qu'il se définit sur son compte Twitter— est reparti en campagne le 26 juillet.
Cette fois, sa cible n’est plus politique mais sociale, comme l'explique un article d’Irin, le site d’information des Nations unies. Salem a décidé de récolter des fonds via la plate-forme de microblogging Twitter à destination d'un des plus grands bidonvilles du Caire, Ezbet Khairallah, qui abrite 650.000 personnes sur 12 km².
«La révolution a des objectifs à long terme afin d'améliorer les choses mais en réalité, les gens souffrent à court terme. J'ai découvert Khairallah Ezbeit par hasard et ça m'a brisé le cœur. J'ai décidé de faire quelque chose pour aider ces gens, je le ferai», revendique Mahmoud Salem.
L'objectif de son initiative, baptisée Tweetback: rassembler 235.000 euros pour aménager des routes bitumées dans ce quartier du Caire. Aujourd’hui, leur absence est un frein au développement d'Ezbet Khairallah. L’association Kheir wa Baraka (alias Peace and Plenty, à qui seront versés les dons) s’est vue par exemple refuser l’implantation d’une clinique dans le quartier faute de routes adaptées pour la circulation des ambulances:
«Cela veut dire que si nous construisons les routes nécessaires, nous améliorerons l’éducation et la santé, et nous réduirons la pauvreté», affirme, convaincue, Elibrashy Nives, la présidente de Peace and Penty.
Le principe est d’exploiter le réseau d’une vingtaine de «twittos» que Mahmoud Salem a sélectionnés habilement. Chacun de ces comptes Twitter est suivi par environ 15.000 personnes; il s’agit donc d’inciter les entreprises à donner de l’argent pour le bidonville, en l’échange de quoi Tweetback leur fera de la publicité auprès de tout son carnet d’adresses.
«C’est du marketing. Les 20 personnes que j'ai amenées représentent de nombreux segments de la société et elles donnent à ces entreprises la chance de tous les toucher, ce qui est difficile à faire avec d’autres médias», soutient Salem.
Le projet a également son propre compte twitter et un hashtag très actif: #Tweetback. En créant ainsi le buzz, l’initiative a déjà permis de récolter 152.550 euros, soit plus de la moitié de l’objectif fixé initialement.
Ce ne sont que les premiers pas de Tweetback, dont l'ambition est de soutenir financièrement d'autres projets humanitaires pour «un réel changement dans la vie des égyptiens».
Lu sur Irin, The Next Web