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Opération Biyela: coup de filet sur les médicaments contrefaits
Les administrations douanières de 23 pays africains ont travaillé ensemble pour tenter d’endiguer le fléau de la contrefaçon de médicaments sur le continent.
Le plus grand coup de filet sur les produits de contrebande jamais réalisé en Afrique. Le 13 juin 2013, l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et l’Institut de recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRACM) publient les résultats de l’opération Biyela.
Cette intervention d’envergure menée dans 23 ports africains pendant dix jours, début avril 2013, a permis d’intercepter plus d’un milliard de marchandises illicites.
En plus d’articles alimentaires, pièces détachées et appareils électriques, les douaniers ont surtout saisi 550 millions de médicaments illégaux, pour une valeur totale de 136 milliards de francs CFA (plus de 200 millions d’euros). Antibiotiques, antidouleurs, anti-inflammatoires ou encore compléments alimentaires et remèdes contre le paludisme: des cargaisons de produits non seulement inefficaces mais potentiellement dangereux, voire mortels pour les utilisateurs, commente le site de RFI.
Le site ajoute que les chargements frauduleux proviennent en majorité du Moyen-Orient, ainsi que d’Asie du Sud et de l’Est. Les saisies les plus importantes ont été opérées en RDC et au Togo, affirme RFI. L’opération est par ailleurs lancée à Lomé, capitale togolaise.
L'épidémie des faux médicaments
Depuis plusieurs années, l’Afrique est sévèrement touchée par le fléau de la contrefaçon. Christophe Zimmerman, coordinateur de la lutte anti-contrefaçon au sein de l’OMD, dénonce un état des lieux «catastrophique» et une véritable «pandémie».
Selon, lui «tous les secteurs d’activités sont touchés» mais c’est particulièrement le secteur pharmaceutique qui fait les frais de cette escroquerie à grande échelle: une étude de l’agence de santé américaine FDA estime qu’un médicament sur dix vendu dans le monde serait un faux. En Afrique, les chiffres de la contrefaçon de médicaments atteindraient 60%, selon un rapport conjoint de l’OMD et l’IRACM.
Le plus souvent, ces faux remèdes sont «simplement» inefficaces. Mais ils sont fabriqués le plus souvent dans des conditions d’hygiène déplorables, avec des ingrédients de mauvaise qualité et sous-dosés. Le rapport de l’OMD et l’IRACM donne plusieurs exemples des conséquences dramatiques provoquées par la prise de ces médicaments illégaux: 2.500 morts au Niger en 1995 à la suite d’un faux vaccin contre la méningite, 3.000 malades touchés par des antirétroviraux falsifiés au Kenya en 2011.
L’opération Biyela poursuivait donc plusieurs objectifs, d’après le communiqué de presse diffusé à la fin de l’intervention: détecter les techniques de fraude, former les experts douaniers aux techniques d’analyse et surtout identifier les types de produits contrefaits, afin d’évaluer leur potentiel de risque et de cibler particulièrement la destruction de ces marchés.
Lu sur RFI