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Egypte - Une femme président?

La date de la prochaine élection présidentielle en Egypte n’est pas encore connue, mais l’on enregistre déjà quelques candidats. Parmi eux, un nom attire les curiosités et les commentaires. C’est celui de Bouthaina Kamel, qui affirme vouloir être la prochaine et première femme chef de l’Etat égyptien. Le Guardian lui consacre un portrait et s’interroge sur les chances réelles de cette femme de 49 ans:

«Journaliste, mère et candidate à la présidentielle». C'est ainsi qu'elle se présente sur son compte Twitter, qu'elle a d’ailleurs choisi pour annoncer sa candidature. A 49 ans, cette Egyptienne n’est pas une inconnue dans son pays.

Elle a longtemps présenté une émission de radio, Nightime Confessions, dans laquelle elle faisait passer ses opinions en évoquant des questions de société. Elle travaillait également à la télévision d'Etat, d'où elle démissionna en 2006 pour protester contre la censure qui y régnait.

Sur le plan politique, elle a cofondé en 2005 We Are Watching You, pour surveiller et documenter les élections législatives organisées cette année là. Elle a aussi mis en place une organisation de lutte contre la corruption, et pris une part active dans les manifestations de la place Tahrir, qui ont fini par chasser du pouvoir l'ancien président Hosni Moubarak en février 2011.

La lutte contre la corruption sera d’ailleurs au centre de la campagne de Bouthaina Kamel. Elle sera une candidate indépendante, mais se définit comme sociale-démocrate:

«Je suis peut-être une femme, mais les droits des femmes ne sont pas mon seul objectif. Je me bats pour les droits de tous les Egyptiens.»

Mais certains observateurs accordent néanmoins de faibles chances à sa candidature. Comme la directrice du Centre pour les femmes et la démocratie, Nan Sloane:

«Il ne faut jamais dire jamais. Mais, généralement, dans les pays où la participation des femmes à un niveau significatif de la vie politique est inexistante, celles qui accèdent à des fonctions importantes le font par le biais de leurs connexions familiales.»

Même son de cloche pour la militante féministe Nawal El-Saddawi, qui n’ira pas voter aux prochains scrutins législatif et présidentiel:

«Les femmes sont exclues de la plupart des postes. Nous devons d’abord changer les lois sur les partis politiques et ensuite nous pourrons avoir des élections équitables. Nous devons changer la Constitution pour assurer l’égalité de tous les Egyptiens sans distinction de sexe, de classe ou de religion.»

Mais Bouthaina Kamel est sûre d'elle:

«Je ne crois pas qu’il y ait un autre candidat que moi qui puisse se targuer d’entretenir un lien aussi intime avec les Egyptiens.»

Lu sur le Guardian