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Des images récentes de Bouteflika annoncées sur la télévision algérienne
Sa rencontre, hier, avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal aurait été filmée pour montrer qu'il va mieux.
Les autorités algériennes semblent décidées à en dire un peu plus sur la situation du président Bouteflika, hospitalisé depuis le 27 avril 2013, à Paris. Après un long silence radio, elles ont diffusé, le 11 juin, un communiqué qui se veut rassurant.
Le bulletin médical relayé par le site du quotidien El Watan affirme qu'Abdelaziz Bouteflika observe «une période de soins et de réadaptation fonctionnelle en vue de consolider l'évolution favorable de son état de santé».
Seulement, selon l’historien Benjamin Stora interrogé par Europe1, la présidence s’est enfin décidée à communiquer sur la maladie du chef de l’Etat pour calmer les esprits qui commençaient à s’échauffer en Algérie:
«Il commence à y avoir une série de protestations, de critiques, de dessins satiriques... Cette absence prolongée (…) ne manque pas de poser des questions.»
Hier toujours, on apprenait que le Premier ministre Abdelamallek Sellal et le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, Ahmed Gaid Salah, ont rendu visite au président algérien qui séjourne actuellement à l'institution des Invalides, à Paris. La rencontre aura duré deux heures, souligne le site de la télévision nationale algérienne, ENTV.
Capture écran du journal diffusé sur l'ENTV
Ce mercredi 12 juin, le journaliste et réalisateur de documentaires algérien Malik Aït-Aoudia, a affirmé dans un tweet que les images de la rencontre entre Bouteflika et son Premier ministre seront diffusées sur les antennes de l'ENTV.
Bouteflika apparaîtra ce soir au JT de 20 heures de l'ENTV Hier, la séance de travail a été filmée lors de la visite du 1er ministre à Paris
— Malik Aït-Aoudia (@malikaitaoudia) 12 juin 2013
Qu'à cela ne tienne, le nouveau bulletin de santé de Bouteflika apporte autant de nouvelles interrogations qu’il n’en résout, d’après le spécialiste de l’Algérie.
La capacité du président à gouverner est plus que jamais mise en doute et la question d’un quatrième mandat ne se pose même plus, indique Benjamin Stora. L’historien rappelle qu’en 2005, Bouteflika était réapparu après une longue absence. Mais son éloignement de l'Algérie n’avait pas duré aussi longtemps et à présent, l’hypothèse d’un retour du président au gouvernement semble de moins en moins probable, déclare l’universitaire:
«Pour un nombre de plus en plus important d'algériens, cela s'apparente à une vacance du pouvoir. (…) Plus les jours passent, moins on y croit [au retour de Bouteflika].»