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Les Y'A Bon Awards sont devenus la bête noire des racistes
L'édition 2013 de cette cérémonie parodique a couronné Véronique Genest et Jean-François Copé pour leurs propos jugés racistes.
La cinquième édition des Y’A Bon Awards s'est déroulée le lundi 10 juin, dans la salle parisienne du Cabaret sauvage. Organisée depuis 2009 par l’association Les Indivisibles, à l’initiative de la militante antiraciste Rokhaya Diallo, cette cérémonie parodique décerne des «Bananes d'or» aux auteurs des pires dérapages racistes et xénophobes de l’année.
Le jury a rassemblé, entre autres, des journalistes, des musiciens, le fondateur d'Act Up France, Didier Lestrade, l'animatrice Enora Malagré, et l’humoriste Océanerosemarie, la présidente de la Fondation-Frantz Fanon, Mireille Fanon-Mendès-France. Au total, dix-sept jurés qui ont voté pour élire les lauréats dans six catégories.
En «hommage» à la présidence «normale» de François Hollande, le palmarès était pour la première fois paritaire. L'actrice Véronique Genest a remporté haut la main le prix Super Patriote pour son «coming-out islamophobe», tandis que les propos de la philosophe Elisabeth Badinter sur le voile islamique ont été récompensés du trophée Racisme à peine voilé. La journaliste Elisabeth Levy, déjà nommée en 2011, a décroché la palme avec une banane d’or «pour l’ensemble de son œuvre».
Du côté des hommes, le président de l’UMP Jean-François Copé peut s’enorgueillir de la mention Territoires perdus de la République, grâce à ses déclarations boulangères sur les pains au chocolat. Le tweet nostalgique du député UMP Jean-Sébastien Vialatte sur les descendants d’esclaves a reçu la distinction Au bon vieux temps des colonies. Enfin, le chroniqueur Franck Tanguy a été primé dans la catégorie Retourne chez ta mère, pour sa sortie tonitruante:
«Très franchement, quand je vois un barbu en djellaba qui traverse au feu rouge, j’ai envie d’accélérer.»
Bien évidemment, aucun des «heureux» élus n’était présent pour recevoir son prix… à l’exception de Christophe Barbier, lauréat en 2012. Le directeur de la rédaction de L’Express est monté sur scène pour récupérer le trophée sous les huées de la foule.
Lu sur Les Indivisibles