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Libye - L’Otan utilise Twitter pour traquer Kadhafi

Les frappes aériennes de l’Otan en Libye sont une guerre «sans troupes au sol», rappelait l'amiral Mike Mullen, chef d'état-major des armées des Etats-Unis, le 8 juin 2011. Dans ce contexte, le renseignement joue un rôle primordial —et toutes les sources sont bonnes à prendre, qu’importe leur origine. Twitter fait désormais «partie du paysage mondial des renseignements», ont reconnu des officiels de l’Otan le 15 juin dans le Guardian, ajoutant que le site est alimenté par de véritables «snipers de l’information».

Twitter représente une source d’information pertinente pour aider à choisir les cibles des frappes. Seulement, et les forces de la coalition le savent, l'outil de microblogging peut aussi être utilisé par Kadhafi à des fins de propagande et pour propager des informations erronées.

«Nous n’agissons jamais sur une source unique», explique un officiel de l’Otan.

Chaque information émanant du réseau social est confiée à une équipe d’analystes des services de renseignement qui en vérifie la pertinence et l’authenticité. Aucune information n’est jamais transmise sans être rigoureusement corroborée. Ce contrôle des «tweets» passe par des contacts directs avec les rebelles libyens, l’imagerie ou les écoutes réalisées grâce aux avions espions.

Toute campagne militaire est fondée sur ce qu'on appelle le «renseignement croisé», explique le lieutenant-colonel britannique Mike Bracken, un porte-parole de l'Otan. Ou comment tranformer une information en renseignement utilisable.

«Si l’information est valide, je vais agir en fonction», reconnaît Bracken. «Cela peut aider à attirer l’attention sur certaines zones du pays où sont présentes les forces de Kadhafi», précise un autre officiel de l’Otan.

L’Alliance atlantique analyse toutes les informations qui pourraient aider à surprendre Kadhafi. Car ce dernier change sans arrêt de tactique et de cachette avec ses troupes, allant jusqu’à se réfugier dans des écoles ou des bibliothèques. De plus, la taille de la Libye (1.759.540 km2) ne permet pas d’avoir une image complète de ce qui s’y passe.

Le Guardian révélait le 30 mai dernier que des soldats se trouvaient en Libye avec la bénédiction de la Grande-Bretagne, de la France et des Etats-Unis, pour aider à identifier les cibles des attaques aériennes.

Lu sur le Guardian