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Arrêtez de nous demander des visas, ça plombe l'économie
La Banque africaine de développement estime que cela a des effets pervers sur la croissance économique.
Ce n’est un secret pour personne. Pour un Africain, obtenir un visa pour l’Europe relève du parcours du combattant, voire de la mission impossible. Mais ce qu’on oublie souvent, c’est que même pour les déplacements à l’intérieur du continent, l’exigence d’un visa représente un vrai calvaire. Avec des conséquences socioéconomiques souvent insoupçonnées.
La question a été soulevée par lors d’une réunion de la Banque africaine de développement (BAD) tenue fin mai, à Marrakech, au Maroc.
Selon le site spécialisé How me made it in Africa, qui cite Mthuli Ncube, le vice-président de la BAD, l’Afrique est l’une des régions du monde avec le plus fort taux de demandes de visas. Or, explique encore Mthuli Ncube, selon a des conséquences fâcheuses sur l’économie et ralentit fortement le secteur des services, le tourisme et l’éducation.
«Le mouvement des talents et des personnes est au cœur de l’intégration régionale. 25% du commerce en Afrique est informel, notamment en Afrique de l’Ouest. Or, s’il n’y avait pas d’obligation de visa, le secteur connaîtrait une croissance beaucoup plus forte», a déclaré l’économiste.
Mthuli Ncube est rejoint en cela par des experts de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), qui consièrent que, en réalité 80% des demandes de visa effectuées par les Africains se font en réalité pour pouvoir voyager dans les pays africains, et beaucoup moins vers l’Europe ou l’Amérique du Nord.
Le temps perdu en démarches administratives et les frais que cela implique ne sont donc pas de nature à encourager les échanges commerciaux.
La solution? Réduire les procédures ou les supprimer carrément, en optant, comme l’a fait le Rwanda, par exemple, pour les contrôles biométriques aux frontières. Ce qui a permis au pays, ajoute How we made it in Africa, d’augmenter le nombre des échanges commerciaux avec les pays africains de 50% en 2012.
Lu sur How we made it in Africa