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Les Ivoiriens ont déjà les yeux rivés sur la présidentielle de 2015
La tension monte et les grandes manœuvres politiques se mettent tout doucement en place.
La volonté du président ivoirien, Alassane Ouattara de briguer un nouveau et dernier mandat, afin de mener à leur terme l’ensemble de ses projets de développement et de modernisation de la Côte d’Ivoire, a créé une nouvelle dynamique dans l’espace politique ivoirien.
Cette déclaration faite à la fin du mois d’avril 2013 dans l’hebdomadaire Jeune-Afrique a été une véritable surprise pour toute la population ivoirienne, y compris la classe politique. Elle a donc eu pour effet d’engendrer, en plus de la surprise, un climat de panique dans les différents états-majors politiques.
Branle-bas général
Annoncer maintenant sa candidature lorsqu’on est chef de l’Etat, dans un contexte politique aussi tendu et complexe que celui de la Côte d’Ivoire est un acte courageux et risqué.
La réconciliation nationale peine toujours à être effective. Le rétablissement de la sécurité s’améliore considérablement, mais avec encore quelques réserves. Des milliers de miliciens sont encore armés dans la nature. La lutte contre la cherté de la vie et le chômage reste encore un sérieux handicap pour le gouvernement.
Le dialogue avec l’opposition n’est pas encore véritablement acquis. Tout ceci, entre autres fait de cette annonce de candidature un fait courageux dans un contexte politique incertain, en dépit de nombreuses réalisations déjà faites qui donnent du crédit à cette nouvelle candidature.
Ebullition dans les états-majors
Dans le même moment, le PDCI, le parti allié à celui du président ivoirien, dans la coalition des houphouëtistes au pouvoir, prépare son congrès, afin de le réorganiser et le mettre en position pour l’avenir.
Il faut néanmoins préciser que la préparation de ce congrès a débuté bien avant l’annonce de la candidature du chef de l’Etat ivoirien. Peut-on voir un lien entre ces deux évènements politiques majeurs à plus de deux ans de l’élection présidentielle de 2015?
Le 18 mai 2013, le député Kouadio Konan Bertin (KKB), élu sous la bannière du RHDP, a fait une sortie tapageuse qui a fait monter la tension politique.
Il a fait des déclarations remettant en cause cette alliance politique PDCI-RDR, en attaquant violemment le RDR. Il a aussi accusé subtilement l’ex-président Konan Bédié de vouloir modifier les textes pour se représenter à nouveau à la tête du PDCI, tout en faisant des appels du pied au FPI, le parti de l’ex président Gbagbo, qui souhaite une alliance politique avec le PDCI pour battre le candidat Alassane Ouattara en 2015.
Officiellement, cette position n’est pas celle de la direction du PDCI, encore moins, celle de son président.
Le FPI sur le qui-vive
Après de multiples réactions du RDR aux déclarations de KKB, c’est au tour du Cercle libéral et des anciens du Rassemblement des jeunes Républicains (RJR) du RDR du président Ouattara de critiquer le fonctionnement de leur propre parti politique.
Pour eux, «la direction est absente, le secrétariat général est démissionnaire, le comité central est inexistant, les organisations de jeunes et de femmes sont fantômes, et toutes ces instances sont invisibles».
En réponse à ces dénonciations, le président du RDR aurait, selon le journal Le Patriote du 28 mai 2013, demandé à la direction de lui soumettre des propositions de réformes assez rapidement, compatibles avec les attentes de la base et en perspective de 2015.
Au FPI, les instances dirigeantes sont également en mouvement. Elles occupent aussi le terrain dans la perspective de l’élection présidentielle de 2015.
Elles espèrent toujours la libération de l’ex-président Laurent Gbagbo, comme l’a dit récemment Koua Justin à Alélpé, «très bientôt, il (Gbagbo) sera avec nous pour gérer son pouvoir».
A défaut de candidat crédible en 2015, le FPI veut faire en sorte d’être un faiseur de président, en mobilisant dès maintenant son électorat pour faire battre le candidat Alassane Ouattara.
Macaire Dagry