mis à jour le

La Turquie n'est pas l'Egypte!
Ce qui se passe en Turquie ne peut pas être un remake de la révolution contre Hosni Moubarak. Taksim n'est pas Tahrir.
Place de la casbah en Tunisie, place de la libération (Tahrir) en Egypte, place verte en Libye, place du changement (Taghrir) au Yémen, place de la perle au Bahrein, place de la division (Taksim) en Turquie...Toutes ces places ont été ou sont —dans le cas de la Turquie— le théâtre de contestation populaire contre un ordre établi jugé arbitraire, injuste et violent.
Depuis plusieurs jours, la place Taksim, au centre d'Istanbul, est enfumée, jonchée de cartouches de grenades lacrymogènes, révoltée. A l'origine de la colère, un projet urbain pharaonique, menée sans concertation, qui prévoit la destruction de ce Central Park stambouliote. A cela s'est ajoutée une colère plus politique et plus heteroclite contre le Premier minsitre Recep Tayyip Erdogan, jugé trop autoritaire.
C'est à ce moment là que certains se disent:
«Il y a plus deux ans, les Tunisiens, les Egyptiens, les Yéménites... se sont soulevés contre leur raïs, cet homme au dessus de tout. Ce qui se passe en Turquie, ne serait-il pas un remake de la révolution du 25 janvier contre Hosni Moubarak?»
Non, tranche une blogueuse turque. Taksim n'est pas Tahrir. La Turquie n'est pas l'Egypte.
Selon elle, il ne faut pas oublier ce qui avait poussé les Egyptiens à battre le pavé pandant 18 jours: la tenue d'élections libres et équitables. Pour la blogueuse, il est inutile de rappeler que ces élections libres sont organisées en Turquie depuis des dizaines d'années.
Comme de nombreux intellectuels arabes, elle met en garde contre l'utilisation abusive de l'expression «printemps turc» ou de «printemps arabe». «Les stéréotypes ne sous aident pas», conclut-elle.
Lu sur Today's Zaman