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L'Afrique file un bon coton
C'est un moment historique pour le coton: son cours se situe à 1,29 dollar (1,3 euro) sur le marché international, un niveau qu’il n’avait pas atteint depuis le XIXe siècle. Depuis le début de l’année, la hausse est même de 70%. Réunis à Dakar, les producteurs de coton africains ont réfléchi à l’avenir de la filière avec le sourire.
D’après le quotidien sénégalais Le Soleil, certains n’hésitent pas à parler de renaissance de l’économie cotonaise africaine. La filière avait, en effet, connu une dégradation dans les années 2000, qui a duré 7 ans. Le secteur avait dû faire face à une chute des cours et à la désorganisation provoquée par sa privatisation.
Cette année, les pays cultivateurs, regroupés depuis 2004 au sein de l’Association des producteurs de coton africains (Aproca) enregistrent une hausse de la production. De 230.000 tonnes en 2008 à 300.000 tonnes en 2009 au Mali. Le Togo a presque doublé sa production pour atteindre 50.000 tonnes de coton cette année —sans pour autant retrouver son niveau de 1996/1997 (200.000 tonnes).
Cette embellie ne doit pas faire oublier l’enjeu pour les producteurs africains: se positionner sur le marché international. Pour Ousmane Oumate, président de la Confédération nationale des producteurs de coton du Cameroun (Cnpcc), la solution est de miser sur la qualité:
«C’est notre seul atout face à nos concurrents qui ont des rendements plus importants que les nôtres», justifie le président de la Cnpcc.
D’autres, comme le Burkina, choisissent la quantitié. Ce pays, premier producteur africain, a opté pour les organismes génétiquement modifiés. Le professeur Boly, scientifique à l’université du coton africain, engage les autres pays à «utiliser les sciences et technologies au profit de la filière». Reste que les semences génétiquement modifiées cultivées sur 400.000 hectares au Burkina sont décriées, y compris par les cultivateurs eux-mêmes.
Pour le moment, la priorité pour la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) est de promouvoir le «développement des coopérations transfrontalières entre les différentes sociétés cotonnières nationales, de façon à [...] réduire les coûts d’approvisionnement en intrants [...], de collecte, d’égrenage et d’acheminement aux ports».
Lu sur Le Soleil