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La bronca des artistes égyptiens contre l'islamisation de la culture
Ils craignent que les dernières mesures gouvernementales provoquent une «talibanisation» de la société.
Le secteur culturel en Egypte s’inquiète d’une possible volonté de transformation d’envergure de la part des islamistes. Depuis son entrée en fonction lors du dernier remaniement ministériel, début mai, le nouveau ministre de la Culture a déjà renvoyé le directeur de l’Organisation des livres égyptiens, le directeur du département des Beaux-Arts au sein du ministère de la Culture, et la directrice de l’Opéra du Caire.
En signe de protestation, le directeur du Conseil général pour la Culture égyptienne a démissionné cette semaine.
Le 28 mai dernier, un député salafiste de la Chambre haute du Parlement égyptien, la Choura (le seul organe législatif qui reste à l'Egypte, en attendant de nouvelles élections parlementaires qui tardent) a proposé l’interdiction du ballet, haram à cause des costumes très révélateurs du corps.
C’est anecdotique, car ce député isolé a peu de chances d’arriver à quoi que ce soit, mais la peur d’une «iranisation» ou «talibanisation» suscitée ne l’est pas, car elle est symptomatique de la grande méfiance d’une bonne partie de la population égyptienne à l’égard de tous les partis d’islam politique.
Des dizaines d’artistes ont organisé des manifestations contre la politique du nouveau ministre de la Culture, Alaa Abd elAziz, qu’ils accusent d’être trop proche des Frères musulmans, et dont ils demandent la démission.
Ils se réclamaient du patronage des grandes figures de la chanteuse Oum Kalthoum, de la chanteuse et actrice Soad Hosny (qui ferait quelque peu désordre dans un pays conservateur, admettons-le), et du comique Ismaël Yassine.
La troupe de l'Opéra du Caire a décidé de se mettre en grève, comme on le voit dans la vidéo ci-dessous:
Sophie Anmuth
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