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Coup de vieux pour les Maisons des jeunes du Maroc
Les «Dar Chabab», populaires dans les années 1970, peinent à attirer les jeunes d'aujourd'hui.
Initiative de deux militants pour la coopération maroco-française, la première Maison des jeunes du royaume voit le jour à Hay Mohammadi en 1954. En un demi-siècle, un réseau de 510 Dar Chabab s’est étendu à travers le pays, mais leur rayonnement socioculturel a bien diminué.
Pendant longtemps, explique l'hebdomadaire Tel Quel, la maison des jeunes de Hay Mohammadi a fait vibrer le paysage culturel de Casablanca. Le magazine cite les légendes accueillies à leurs débuts par la structure: le groupe de rock Nass El Ghiwane, le chorégraphe et réalisateur Lahcen Zinoun, le chanteur populaire Tagadda…
Aujourd’hui encore, près de deux cents enfants participent aux animations et des anciens du quartier reviennent pour accompagner ces jeunes et les Maisons de jeunes sont toujours plébiscitées par la population, explique le magazine. Mais à part quelques équipements sportifs, le matériel de Hay Mohammadi n’est pas de première jeunesse: pas d’ordinateurs, pas d’installation audiovisuelle… Difficile donc d’attirer les jeunes générations habituées aux nouvelles technologies, déplore Tel Quel.
Selon l’article, les Dar Chabab sont pourtant au cœur du débat sur la stratégie nationale pour la jeunesse. Un grand plan de réforme et de réaménagement est amorcé en 2011. Le reportage précise qu’en 2012, 60% des Maisons des jeunes ont été rénovées, grâce à un budget annuel de 100 millions de dirhams.
Cependant, la maison des jeunes de Hay Mohammadi, quartier ouvrier mythique et en pleine évolution, n’a pas été modernisée parce que dans la même zone, un vaste complexe socio-sportif a été construit et financé par l’Etat. Pour Fatna El Bouih, militante associative interrogée par Tel Quel, les Dar Chabab sont parfois débordés par l’activité des associations de quartier:
«Dar Chabab (…) se retrouve dépassée par les nouveaux lieux culturels et d’encadrement des jeunes, (…) qui proposent des animations adaptées aux jeunes d’aujourd’hui.»
Lu sur Tel Quel