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Pourquoi l'Algérie n'attire pas les touristes
Alors que le pays a tout ce qu'il faut pour être une destination touristique de prédilection au même titre que ses voisins marocain et tunisien, l’Algérie n'attire pourtant pas les foules.
Pour expliquer ce singularisme, le journaliste Ahmed Rouadjia a parcouru le pays et brossé un tableau édifiant de la réalité du tourisme en Algérie, publié sur le quotidien national El Watan le 9 août 2011.
Depuis 1976, le pays est membre de l’organisation mondiale du tourisme (OMT) mais reste au 147e rang mondial des destinations des vacanciers. En Afrique, elle arrive en quatrième position après le Maroc, la Tunisie et l’Afrique du Sud.
Face aux deux destinations déjà bien établies que sont le Maroc et à la Tunisie, l’Algérie, dont les revenus liés aux touristes ne dépassent pas 10% du produit intérieur brut (PIB), peine à attirer les touristes étrangers.
Mais dans son article, Ahmed Rouadjia estime qu'«avant de discourir sur l’éventuelle incitation au tourisme étranger en Algérie» il faut «d’abord s’occuper du tourisme local».
Pour le journaliste, trois raisons expliquent les trop rares touristes:
«L’accueil incivique et rébarbatif, le manque flagrant de propreté, les plages saturées et transformées en d’immenses poubelles.»
Concernant l'accueil, il invoque l'absence de «la politesse, la civilité et la propreté».
«Ces traits de conduite vertueuse ne sont pas intégrés dans leur univers mental orienté […] vers l’utilitaire et le service minimal», ajoute-t-il au sujet des Algériens.
Concernant l’hygiène et la propreté, il semble que même les hôtels haut de gamme ne soient pas épargnés par «la saleté ni la présence envahissante de cafards».
Le journaliste rapporte également ses expériences sur le terrain:
«Parmi les 802 cafés et restaurants répartis entre le nord (Alger), l’Est (Constantine, Annaba), l’Ouest (Oran) et le Sud (Biskra, Touggourt, Ouargla) dont je fus un client de passage, il n’est pas un seul qui dispose de waters (WC) propres ou d’une porte qui ferme.»
Pour les plages algériennes, pourtant réputées paradisiaques, le constat est le même:
«Au manque absolu de soin et de propreté élémentaire s’ajoute le goût de l’entassement.»
Même s'il reste volontaire, le ministère du Tourisme algérien semble mal s’y prendre. En juin 2011, après l’attentat de Marrakech, il déconseillait aux touristes étrangers de se rendre au Maroc. Une stratégie pour le moins critiquable, quand on sait que l'Algérie n'inspire pas elle-même la sécurité…
Lu sur El Watan, Algérie360, Le Matin.dz