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Ralentissement de la croissance africaine en 2011

La Banque africaine de développement (BAD) prévoit un recul de la croissance du continent africain en 2011: de 4,9% en 2010, elle passerait à 3,7% en 2011, rapporte le journal nigérian next.

Deux causes sont évoquées dans le rapport annuel qu’éditent conjointement la Banque, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et les Nations unies.

La première, ce sont les changements politiques en Afrique du Nord et l’instabilité qui en découle. «Le premier quart de 2011 a été parmi les plus turbulents de l’histoire africaine», indique le rapport. Le Maghreb devrait connaître le choc le plus fort avec un effondrement de la croissance à 0,7%, contre 4,6% en 2011. De la même manière, la croissance sera moindre en Afrique de l’Ouest (6%) comparée à l’Afrique de l’Est (6,2%).

La seconde raison de cette baisse est la hausse des prix du pétrole et des denrées alimentaires. Cette augmentation pousse à l’inflation, estimée à 8,4% en 2011 pour 7,7% en 2010.

Cependant, la tendance à la hausse de la croissance enregistrée en 2010 —et qui symbolisait la reprise après la crise économique— devrait se poursuivre en 2012. La BAD estime en effet qu’elle pourrait atteindre 5,2% en 2012, sauf à ce que le conflit en Libye et la crise postélectorale en Côte d’Ivoire aient un impact prolongé.

Ce rapport, présenté lors du congrès annuel de la BAD qui s’est ouvert lundi 6 juin 2011 à Lisbonne ne limite pas son analyse aux problèmes économiques. Il rappelle la nécessité que la croissance profite à tous les africains.

Le site de la Banque indique que les participants ont notamment insisté sur la santé.

«Il est temps de changer l’agenda de la politique de santé africaine», a souligné Agnes Soucat, sa directrice des ressources humaines.

L’exemple du Rwanda, où une politique d’assurance santé a été mise en place en 1994 a été présentée par Kampeta Sayinzoga, secrétaire permanent au ministère des Finances et de l’Economie. Il a indiqué que le nombre de Rwandais bénéficiant d’une assurance santé s’élève aujourd’hui à 90% alors qu’elle était de 10% en 2002.

Les participants ont estimé qu’une politique de santé plus équitable et plus efficace est un moteur pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement dans le continent, qui restent encore difficiles à réaliser pour de nombreux pays.

Le rapport souligne en effet que «l’Afrique continue de progresser plus lentement sur le front de la pauvreté que les autres régions en développement», indique Afriquinfos.

Lu sur next, BAD, Afriquinfos