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NIGER - Climat tendu à Arlit

Située à 1200 km au nord de Niamey, la capitale, la ville d’Arlit est le centre de l'exploitation de l'uranium au Niger. Mais si le nom d’Arlit est revenu à la une de l'actualité, c’est que cette ville été le théâtre de l’enlèvement de 7 employés d'Areva —dont 5 ressortissants français— par Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique), le 16 septembre 2010.

La journaliste algérienne Salima Tlemçani, envoyée spéciale du quotidien algérien El Watan, s’est rendue dans cette ville de 70.000 habitants quelques temps après les évènements. Un reportage des plus risqués, rendu difficile par les contrôles systématiques de l’armée.

Après le défilé des véhicules militaires et diplomatiques, la journaliste est parvenue à la localité d’Achou Nicha, aux portes de la ville.

«Il n’y a ni eau ni énergie. Les quelques nomades qui y vivent sont dans le dénuement le plus total, alors que l’électricité passe à côté», estime le guide de la journaliste.

L’environnement apparemment montagneux qui entoure la ville est trompeur: les hauts monticules noirs ne sont que des amoncellements gargantuesques de déchets d’uranium provenant de l’usine, qui s’accumulent depuis plus de 40 ans.

Selon El Watan, l’activité florissante d’Aréva n’est sans doute pas étrangère à la propulsion du Niger au deuxième rang de la production mondiale d’uranium, mais elle n’est pas sans conséquence sur l’environnement.

«Les fausses couches, les cas de céphalées, de conjonctivites, d’allergies respiratoires, de maladies dermatologiques, de malformations congénitales constituent le lot quotidien des prises en charge sanitaires au niveau des deux hôpitaux de la ville», estime Salima Tlemçani.

Les conséquences sanitaires et environnementales désastreuses ne sont pas les seuls facteurs ayant contribué, selon El Watan, à attiser à la montée des sentiments antifrançais, «exprimée à chaque coin de rue».

Selon le quotidien algérien, "Quand les expatriés vivent dans des villas confortables avec jardin et piscine, leurs collègues autochtones sont parqués dans des maisons souvent sans eau courante ni électricité —quand il ne s'agit pas des ghettos périphériques, une véritable honte pour la ville.

«Cette discrimination n’a fait que susciter le sentiment de haine envers les expatriés», estime El Watan.

Lu sur El Watan