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Record de nouvelles espèces découvertes à Madagascar

Les chiffres fournis par l'ONG internationale WWF (Fonds mondial pour la nature) dans un récent rapport impressionnent: 385 plantes, 42 invertébrés, 17 poissons, 69 amphibiens, 61 reptiles et 41 mammifères; au total, 600 nouvelles espèces ont été découvertes à Madagascar en seulement dix ans, rapporte le Guardian. Parmi ces trésors, un lémurien, espèce emblématique de l’île, d’une longueur de 10 centimètres et d'un poids de 30 grammes, ce qui en fait le plus petit primate connu.

Madagascar est un joyau de biodiversité dotée d’une grande variété de milieux. Seulement, l’île est également en proie depuis 2009 à une instabilité économique et politique qui fragilise cet environnement. La plupart des Malgaches utilisent le bois pour manger, cuisiner ou bâtir. La croissance démographique (la population est estimée à 18 millions et pourrait doubler d’ici 2025) accentue cette pression sur l’habitat forestier, avec le recours accru à la politique de la terre brûlée.

En 20 ans, la Grande île a non seulement perdu plus d’un million d’hectares de forêt, mais le récent coup d’Etat a eu pour conséquence le pillage de quelques 10.000 hectares de bois dans des réserves naturelles nationales (Marojejy, Masoala, Makira et Mananara).

La protection de la biodiversité est donc un enjeu majeur.

«Elle devra intégrer les habitants et comporter des embauches afin de surveiller et veiller sur la forêt tropicale. C’est pourquoi il est capital d’assurer aux populations locales les moyens de vivre. Autrement, ils vont se retourner vers le milieu naturel et voir ce qu’ils peuvent en tirer», estime Mark Wright, conseiller scientifique auprès de WWF Royaume-Uni.

Heureusement note-t-il, «il y a de plus en plus de populations locales qui cherchent à conserver la biodiversité».

D’ailleurs, ces découvertes sur la faune comportent un intérêt économique pour le pays, car le rapport de WWF recense également des espèces cultivables. Six nouvelles variétés de café viennent grossir le capital génétique connu et serviront à travailler sur les cafés que nous connaissons aujourd’hui.

Lu sur le Guardian