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La «catastrophe» touristique tunisienne

Le mois de juin est déjà entamé, le soleil inonde les transats sur les plages, les moteurs des piscines tournent en rond, et toujours pas l'ombre d'un touriste en Tunisie.

Le petit pays qui marche sur un fil depuis sa révolution de janvier traverse, quatre mois après, une crise sociale, économique et politique.

Dans le même temps, la Tunisie doit assurer à ses touristes un semblant d'équilibre économique, la sécurité dans les rues et le sourire aux lèvres de la population. Un exercice d’équilibriste sans filet pour des Tunisiens qui depuis trente ans se sont reposés sur le levier du tourisme.  

Selon le site Business.news, une conférence des professionnels du secteur du tourisme s'est tenue à Tunis le 2 juin 2011. A cette occasion, certains ont qualifié la saison 2011 de «catastrophique» pour la Tunisie, enregistrant par rapport à 2010, une baisse record de l’ordre de 50% selon La Presse.tn.

Organisée par la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), la Fédération des agences de voyage (FTAV) ainsi que plusieurs professionnels du tourisme, la conférence a tenu à faire le point sur ce qui s'annonce depuis le début du printemps comme un désastre économique.  

Alors que la saison touristique a commencé depuis plus d'un mois, les hôtels tunisiens restent vides et enregistrent tous les jours des annulations dans leurs réservations.

Les motifs avancées par les professionnels sont multiples: la menace d’attentats, le conflit Libyen aux portes du pays, les grèves à répétitions, l’image médiatique du pays… Autant de raisons pour annuler un séjour d'une ou deux semaines. L'impact sur l'emploi illustre l'ampleur des répercussions:

 «Sur 104 établissements à Sousse et Kantaoui, 30 ont fermé. 5.000 emplois sont menacés actuellement alors que 5.000 personnes qui devaient reprendre le travail ne l’ont pas fait à cause de la conjoncture», précise le représentant de la fédération régionale de l’hôtellerie, Boubaker Bouzrara.

Sur l’île de Djerba, dont la population locale dépend essentiellement du tourisme, 27 hôtels ont fermé sur les 76 que comptent la région. Le président de la fédération tunisienne des agences de voyages a par ailleurs annoncé que la baisse des réservations pour la saison est évaluée entre 50 et 60% par rapport à l’année 2010.

Cette année, les habitués des côtes tunisiennes auraient jeté leur dévolu sur l’Espagne, la Grèce, ou encore la Turquie. Les prix proposés en Tunisie, actuellement compris entre 25 et 90 dinars la nuit (entre 12 et 45 euros), ne suffisent plus pour rivaliser. 

Les professionnels ont légitimement demandé aux dirigeants actuels un rééchelonnement de leurs dettes et des facilités de payement pour certaines factures.

Lu sur Business.news, La Presse.tn