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Nigeria - Le président Jonathan joue la transparence
Après une douzaine d’années de lutte et mobilisation de la société civile en faveur de son adoption, la loi sur la Liberté de l’information vient d’entrer en vigueur au Nigeria, rapporte le quotidien Leadership. Le 28 mai 2011, le président récemment élu Goodluck Jonathan a signé cette loi qui avait été adoptée au préalable par les deux chambres du Parlement du Nigeria.
Il s’agit d’un événement majeur salué par plusieurs organisations de lobbying et de la société civile, qui parlent d’«une victoire pour la démocratie, la justice, la transparence et le développement». Le journal nigérian rappelle qu’«avant la signature par le président de cette loi, toute information d’ordre gouvernemental au Nigeria était quasiment classée "top secret"».
La loi sur la Liberté de l'information avait été présentée dès 1999, mais n’avait guère avancé depuis. En 2007, elle avait été votée par le Parlement, mais le président Obasanjo avait refusé de la signer en invoquant un impact négatif sur la sécurité nationale.
L'objectif de cette loi est de rendre plus facilement accessible aux citoyens les documents et l'information sur les activités des institutions publiques, mais aussi sur l’utilisation des fonds publics. De plus, elle devrait protéger ceux qui révèlent des malversations dans l’intérêt du public.
«Avec la nouvelle loi, les Nigérians disposent enfin d’outils pour avoir accès aux informations de base, lutter contre la corruption et demander des comptes aux fonctionnaires et aux institutions», affirme Ene Enonche, coordinatrice de Right to Know Initiative.
Pour Edetaen Ojo, directeur de l’organisation Media Rights Initiative, l’adoption de la loi «est une démonstration claire du pouvoir de la société civile travaillant ensemble pour influer sur les politiques publiques et initier des réformes».
Tous s’accordent également pour reconnaître le rôle décisif du président Goodluck Jonathan. Pour Roland Ewubare, secrétaire de la Commission nationale pour les droits de l’homme, «Jonathan va entrer dans l’histoire comme le seul président qui a eu le courage de signer cette loi en dépit de son caractère controversé».
Lu sur allAfrica/Leadership