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Les baobabs sont-ils millénaires?

On les croyait presque éternels. Les baobabs qui ornent la brousse africaine depuis des centaines d’années servent souvent de repère géographique. Certains vont même jusqu’à prétendre qu’ils peuvent atteindre 4.000 à 5.000 ans.

Mais ce que l’on sait, c’est qu’aussi résistants qu’ils soient, les vieux et grands baobabs africains (Adansonia digitata) ont connu une «mortalité subite» au cours des dernières années, indique le magazine scientifique Futura-Environnement. Et ceci «sans que l’on puisse trouver de réelles explications».

C’est pourquoi une équipe de scientifiques s'est créée dès 2006 pour comprendre les raisons de la disparition inopinée de ces vieux géants. Leurs soupçons pèsent sur une diminution des intempéries amorcées il y a plusieurs siècles.

Pour vérifier cette hypothèse, les chercheurs ont décidé de procéder à la datation de celui que l'on appelle aussi «l'arbre de vie» ou «l'arbre magique».

A la différence des arbres des zones géographiques tempérées, il est très difficile de déterminer l’âge d’un baobab grâce à ces cernes annuels de croissance (méthode dite de dendrochronologie). En effet, les cernes qu’ils soient annuels ou saisonniers ne se lisent pas distinctement sur les arbres ayant poussé là où les saisons sont moins marquées.

En Namibie, Mozambique et Afrique du Sud, le carottage d'une douzaine de troncs a montré que certains baobabs sont âgés de 1.800 ans, laissant penser que ces arbres peuvent vivre jusqu’à 2.000 ans.

Futura-Environnement décrit également une autre technique, plus coûteuse: la datation au carbone 14 pratiquée, cette fois, sur un organisme vivant. Plus performante que le carottage (limité par la circonférence des troncs, qui peut atteindre 30 mètres), elle promet, outre l'âge, de déterminer «la variation de leur croissance au cours de leur cycle de vie ainsi que les corrélations possibles avec des fluctuations locales du climat ou des précipitations».

En savoir plus sur la mortalité de ces arbres (à admirer dans le diaporama du magazine scientifique) est crucial. Au-delà du symbole de l’Afrique qu’il représente, le baobab est une manne économique.

Les promesses de l’arbre majestueux vont des agro-carburants aux produits cosmétiques, en passant par la pharmacopée, et sans oublier les produits alimentaires. Il existerait même un Pespsi Baobab au Japon.

Baobab (Namibia), by asco via Flickr CC

Lu sur Futura-Environnement