SlateAfrique

mis à jour le

La Tunisie veut faire disparaître le commerce parallèle

Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, le commerce informel en Tunisie est, depuis le 14 janvier 2011, toujours aussi florissant. Malgré le départ de Ben Ali qui, avec ses proches du camp Trabelsi, maîtrisait les rênes du commerce non officiel avec la complicité active du ministère du Commerce et des Douanes, ce dernier ne s’est pas essoufflé, indique le quotidien tunisien La Presse. D’autres ont repris la place des proches de l’ancien président.

L’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) tente donc de profiter du vent de réforme qui souffle sur le pays pour tirer la sonnette d’alarme. Dimanche 31 mai, l’organisation patronale a lancé un appel auprès des autorités tunisiennes afin d’anéantir totalement ces pratiques. Exigeant une application stricte de la réglementation, elle souhaite un contrôle rigoureux au niveau des frontières et même des étalages (dans les souks, par exemple).

Ce secteur de l’économie, qui occupe près de 20.000 personnes, a un impact sur l’économie locale, particulièrement sur les investissements et la création d’emplois. Mais il constitue une concurrence déloyale vis-à-vis du commerce organisé, ne payant pas les taxes et les droits d’importation. De plus, il est étroitement lié à la contrefaçon, qui représenterait 40% des produits commercialisés sur le marché tunisien, toujours selon La Presse. Souvent importés de Chine, ces produits touchent tous les secteurs: l’habillement, l’électroménager, les cosmétiques... Ce qui fait dire à l’Utica, depuis longtemps en lutte contre le commerce parallèle, qu’il représente un risque pour la sécurité des citoyens et du pays.

Reste que le gouvernement interpellé par l’Utica ne l’entend pas tout à fait de cette oreille. Il s’est en effet prononcé pour la création de «zones franches» dans certaines régions du pays afin de restructurer ce secteur —ce qui apparaît davantage comme une captation de ce commerce que comme une éradication.

Lu sur La Presse