mis à jour le
7% des blogueurs arabes ont déjà été arrêtés
«La communication numérique est devenue une activité de plus en plus périlleuse, en particulier pour les activistes, les dissidents politiques et les médias indépendants».
Cette affirmation, qui concerne spécifiquement les internautes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord est le constat d’une étude [PDF] publiée en août 2011 et menée par l’université américaine d’Harvard sur 98 blogueurs issus de ces régions, dont 26 égyptiens.
Le 4 août, le magazine Fast Company se basait sur cette étude pour affirmer que 7% des blogueurs arabes ont ainsi été arrêtés depuis un an, et 30% ont reçu des menaces à cause de leur activité.
Bien qu’ils aient répondu au sondage de manière anonyme, tous ont déjà vu leurs posts repris par le blog Global Voices, comme cela a déjà été la cas pour la blogueuse tunisienne Lina Ben Mhenni, a.k.a. A Tunisian Girl. Celle-ci confirmait en janvier 2011 avoir reçu des menaces de la police:
«Ils sont même entrés par effraction chez mes parents et ont volé tout ce qu'ils trouvaient: mes ordinateurs, mes appareils photo, mes caméras vidéo, un disque dur externe et des DVD contenant des documents et des photos», confiait-elle à Slate Afrique.
D’autre part, l'étude nous apprend également que 18% des ces blogueurs arabes ont vu au moins une fois leur blog piraté. Il est toutefois difficile d’attribuer ces intimidations à quelqu’un en particulier, bien que cyberattaques et surveillance gouvernementale soient étroitement liées.
Ces blogueurs ont dans tous les cas à peu près le même profil. Ce sont des militants pour les droits de l’homme, la liberté d’expression et la plupart sont engagés politiquement. 90% sont diplômés de l’université et la moitié a entre 20 et 30 ans.
Par ailleurs, ils sont mieux informés sur les usages du Web dans leurs pays respectifs que l’internaute lambda, et se sont ainsi très actifs sur Facebook, Twitter ou Gmail. En revanche, ils sont peu au fait des méthodes permettant de naviguer avec une sécurité maximum.
L’étude suggère qu’une meilleure connaissance des mesures de sécurité en ligne pour protéger son identité pourrait diminuer les répercussions négatives du blogging, comme les menaces ou les arrestations.
Lu sur Fast Company