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Nul ne peut se passer de l’aide d’autrui, a-t-on coutume de dire. Et le Nigeria vient de nous le prouver. Malgré sa puissance militaire, le géant de l’Afrique a demandé le soutien de son voisin, le Niger, pour mieux lutter contre Boko Haram.
La nature de l’aide sollicitée est le renforcement du contrôle des frontières du voisin immédiat pour empêcher les éléments de Boko Haram d'y trouver refuge. C’est une grande première. Car, jusque-là, le Nigeria n’avait pas demandé officiellement à un Etat voisin de lui porter secours dans la traque de la nébuleuse. Comme quoi, on a souvent besoin d’un plus petit que soi, d’après La Fontaine.
Faut-il encore le souligner, le Nigeria a sorti l’artillerie lourde contre les terroristes de Boko Haram. Et il serait imprudent pour ce pays de ne pas contrôler davantage les frontières communes avec ses voisins. Ce, d’autant que ces fous d’Allah profitent généralement de la porosité des frontières pour rendre leur capture plus complexe.
Cette initiative du Nigeria est à saluer. Elle est la preuve que les autorités nigérianes ont compris que l’on ne peut vaincre seul le fanatisme religieux, même si cela peut aussi exprimer un aveu d’impuissance. En atteste le fait que le Nigeria a satisfait les exigences de Boko Haram, en acceptant de libérer ses éléments, condition sine qua non pour que l’organisation terroriste renoue avec le dialogue avec le pouvoir.
Peut-être le Nigeria a-t-il pris conscience de ses limites dans la lutte contre cette vermine. Personne ne peut en vouloir au Nigeria d’avoir recours à ses voisins. La lutte contre les diverses formes de terrorisme est un combat de longue haleine. Et comme on le dit, même les titans ont aussi leurs points faibles. Il ne faut pas rêver d’une victoire en solitaire face à ces «illuminés». Il faut plutôt une synergie d’actions, comme celle qui a été tissée au Mali.
Boko Haram est une composante de l’internationale terroriste. Il serait donc illusoire de croire que le Nigeria seul peut en venir à bout. C’est pourquoi, il est bon que la chaîne de solidarité africaine soit manifestée aux fins d’anéantir ce mouvement ou à défaut, le réduire à sa plus simple expression.
Le jeu en vaut la chandelle car, Boko Haram menace la paix et la stabilité de toute l’Afrique. Il est donc temps que les Etats africains fassent l’union sacrée autour du Nigeria avant que Boko Haram n’étale davantage ses tentacules dans toute l’Afrique.
Le cas du Mali est un exemple qui doit interpeller les chefs d’Etat voisins. Le Nigeria a certes, tendu de nouveau la main après les frappes chirurgicales sur les bases de cette organisation terroriste. Mais quelles chances de succès peut-on espérer de ce mouvement qui ne veut pas entendre raison?
En tous les cas, gageons qu’une solution sera trouvée au problème de Boko Haram. Un adage américain nous enseigne qu’il ne faut jamais s’endormir en pensant qu’une chose est impossible, car on risque d’être réveillé par le bruit que ferait quelqu’un en l’exécutant. Et le Nigeria semble l’avoir compris en engageant cette nouvelle bataille contre Boko Haram. On ne peut donc que lui souhaiter good luck!