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Christian le lion à Hollywood

Peut-être vous souvenez-vous de cette vidéo qui a ému des millions d’internautes il y a quatre ans, où l'on voyait lion adulte courir vers deux hommes et leur sauter dans les bras, dans un incontrôlable élan d’affection.

Ces images étaient la conclusion d’une histoire peu banale, sur laquelle revenait le Guardian le 28 mai 2011. En 1969, John Rendall et Anthony Bourke tombent sur un lionceau chez Harrods, grand magasin londonien qui vendait, entre autre, à l’époque, des animaux exotiques. Attendris par l’animal, ils l’achètent et le ramènent dans leur appartement du quartier de Chelsea.

Baptisé Christian, le lionceau devient inséparable des deux hommes qu’il suit partout, tranquillement installé à l’arrière de leur cabriolet. Mais un an plus tard, le conte de fées prend fin: l’animal grandit et la capitale anglaise devient trop petite pour lui. Ses propriétaires décident de lui rendre sa liberté et l'emmènent au Kenya, dans une réserve africaine tenue par George Adamson (qui fondera en 1979 du George Adamson Wildlife Preservation Trust). En 1971, ils décident de lui rendre visite. Le personnel de la réserve les prévient que Christian, redevenu complètement sauvage, ne les reconnaîtra pas. Mais dès qu’il les aperçoit, le lion leur saute dessus pour leur montrer son affection.

La vidéo de ces retrouvailles a été vue par plus de 100 millions de personnes, ce qui aura valu à Rendall et Bourke d’être invités aux Etats-Unis sur le plateau de la très populaire émission d’Oprah Winfrey et de rééditer leur livre, A Lion called Christian, paru en 1971. La success story a également inspiré Hollywood, qui vient de tourner une adaptation avec Zac Efron, l’idole des adolescentes américaines depuis High School Musical, dans le rôle de Rendall.

Ce dernier, aujourd’hui âgé de 65 ans, se confie au Guardian:

«Christian m’a ouvert les yeux à un autre monde. Sans lui, je n’aurais jamais rencontré l’Afrique de cette manière […] Avec le temps, les souvenirs de l’époque où Christian vivait avec nous se sont estompés, comme si ça n’avait été qu’un rêve qu’Anthony et moi avions partagé. Mais ce soudain regain d’intérêt pour Christian l’a en quelque sorte ramené à nous [...] Le film complète notre histoire. Mais je me soucie de savoir d’où les lions viennent. […] J’espère retravailler avec des lions et je voudrais que les gens prennent conscience que quand Christian est arrivé en Afrique, il y avait 250.000 lions. Aujourd’hui, il y en a moins de 20.000.»

Une aventure qui a poussé Rendall à consacrer sa vie à la préservation de la nature.

Lu sur le Guardian