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Les présidents préfèrent les cuisiniers blancs
Nos chefs d'Etat pensent que seulement les Occidentaux sont dignes de confiance. Paranoïa.
Qui sont ces cuisiniers hors-pair qui s’affairent derrière les fourneaux des chefs d’Etat? Le site de l’hebdomadaire Jeune Afrique mène l’enquête sur ces personnages cachés dans l’ombre des plus grands hommes politiques.
L’article nous apprend que beaucoup de présidents africains ont choisi de faire appel à des chefs occidentaux. Interrogé par Jeune Afrique, Francis Akindès, professeur de sociologie en Côte d’Ivoire, justifie cette décision par la peur de l’empoisonnement, se référant à la tentative d’intoxication commise sur le président béninois Thomas Boni Yayi fin 2012:
«Nos présidents sont autant préoccupés par la conservation du pouvoir que leurs opposants le sont par sa conquête, ils imaginent que l'alimentation est la voie royale pour les éliminer.»
Pour cette même raison, ces cuisiniers sont soumis au culte du secret, explique Jeune Afrique. Ils signent souvent une clause de confidentialité qui leur impose de ne rien révéler sur leurs employeurs sous peine d’être licenciés.
Jeune Afrique nuance ce tableau de méfiance généralisée. D'après le reportage, lorsque les chefs ne sont pas étrangers, ils sont parfois recrutés au sein même de la famille du chef d’Etat, parmi les mères, les nièces ou encore les épouses des présidents. D'autre part, les dirigeants congolais et sud-africains ont même préféré employer des cuisiniers de leur pays. L'article cite les propos d’un conseiller du président de la RDC:
«Ceux qui font appel à des cuisiniers occidentaux sont des chefs d'Etat complexés! Nos cuisiniers à nous sont discrets et dignes de confiance.»
Lu sur Jeune Afrique