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Jacob Zuma doit convaincre Kadhafi de partir

Le président sud-africain Jacob Zuma est attendu à Tripoli, en Libye, le 30 mai 2011, en mission de médiation pour l’Union africaine (UA). Lors de son sommet sur la Libye, les 25 et 26 mai à Addis Abeba, l’UA a adopté une déclaration appelant l’Otan à cesser immédiatement les frappes aériennes afin de rendre possible une solution politique au conflit libyen. Jacob Zuma doit rencontrer le colonel Kadhafi, puis les rebelles libyens.

«L'Union africaine a déja offert une médiation: elle prévoit un cessez-le-feu, une période de transition et des élections démocratiques. Mais les rebelles libyens qui posent comme préalable le départ sans condition de Kadhafi n'en veulent pas», rapporte RFI. Zuma va «tenter de convaincre son vieil ami de partir».

En fait, les Occidentaux voient d’un mauvais œil la mission de Jacob Zuma en Libye, selon Alex Perry du Time. Sur son blog, ce journaliste défend, lui, le président sud-africain: 

«Zuma a un bilan particulièrement bon en matière de médiation.»

Il a mis un terme à la rivalité sanglante en Afrique du Sud entre le parti du Congrès national africain (ANC) et les nationalistes zoulous de l’Inkatha à la fin des années 1990. En 2004, il a obtenu un accord de partage du pouvoir qui a mis formellement fin à la guerre civile de 1993-2000 au Burundi. Alors que l’opération militaire de l’Otan échoue à faire partir Kadhafi, l’intervention de l’UA et de Zuma est d’autant plus logique et crédible que le Guide libyen est l’un des soutiens les plus fervents de cette organisation régionale.  

Pour Le Potentiel, quotidien de Kinshasa:

«La crise en Libye a fait apparaître au grand jour le conflit de compétence entre l'Union africaine et l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord qui a fait fi de l'existence de l'organisation panafricaine pour utiliser la force comme un mode de règlement de conflit dans ce pays africain.»

 Lors du sommet d’Addis Abeba, le chef de la délégation du Conseil national de transition (CNT) s'est montré favorable à une solution politique mais a défendu les frappes de l’Otan.

«Sans l'Otan, nous aurions été témoins de massacres en Libye similaires à ceux qui se déroulèrent au Rwanda (en 1994).»

Lu sur RFI, Le Potentiel