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L'Algérie, un pays où la terre peut trembler à tout moment
Dix ans après le grave séisme de Bourmedès, les risques d'une réplique ne sont pas totalement écartés.
La terre qui tremble, tout qui s’effondre. La menace plane et en angoisse plus d’un. Le Nord méditerranéen est régulièrement touché par des séismes. Mais les experts le répètent souvent, la côte algérienne où une grande partie de la population réside, est une zone à forte sismicité, encore plus exposée que ses voisins Tunisiens ou Marocains. Les tremblements de terre y sont récurrents.
- Dernière secousse en date, dimanche 19 mai à Béjaia (dans l’est du pays à près de 400 kilomètres de la capitale), un séisme d’une magnitude 5,5 sur l’échelle de Richter. Plus de peur que de mal. Seulement 5 blessés légers mais une population complètement paniquée.
- Le 4 mai dernier, un tremblement de 3,2 sur l’échelle de Richter dans la région d’Oran (dans l’ouest du pays à plus de 400 kilomètres de la capitale). La liste est longue.
- Toujours, au nord-ouest du pays, dans la soirée de jeudi 2 mai 2013, une secousse (4,7 sur l’échelle de Richter) plonge Mostaganem dans la panique. Dix-sept personnes ont été blessées.
- Le 27 avril dernier, c’est du côté de Bordj El kifan (dans la banlieue est d’Alger) que la terre a tremblé (une magnitude de 2,7 sur l’échelle de Richter).
Prévisions inquiétantes
Les souvenirs du violent séisme de Boumerdès (45 kilomètres à l'est d'Alger), survenu le 21 mai 2003 (d'une magnitude de 6,8 sur l'échelle de Richter), restent vivaces. Près de 3.000 personnes y ont péri. Des milliers de blessés. Depuis les chercheurs Algériens redoublent d’efforts.
Le CRAAG (Centre de recherche en astronomie astrophysique et géophysique) et le CGS (Centre de recherche appliquée en génie parasismique) ont renouvelé et numérisé leurs réseaux. L’aléa sismique gagne en précision. Mais la question de la prévention reste posée.
Dans une étude algéro-française rendue publique le 9 avril 2013, à Alger, sur la vulnérabilité aux risques naturels et au changement climatique dans la wilaya d’Alger, plusieurs scénarios ont été élaborés. Le Sahel et Blida présentent les plus grands risques de séisme, générant également des risques de tsunami à une hauteur d’eau au rivage de 2 m pour une probabilité de survenance de quelques décennies.
Manque de prévention
Que faire face à tant de risques? L’anticipation serait le maître mot, mais c’est justement là que le bât blesse.
Yves Ennesser, chef de projet du groupement des bureaux d’études en charge de cette étude, expliquait en marge de la présentation de cette étude que
«L’Algérie a des moyens d’intervention efficaces, mais elle n’a pas d’approche d’anticipation et de prévention opérationnelle.»
Tout un défi pour l’Algérie.
Fella Bouredji
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