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BOTSWANA – Les bushmen, un peuple indigène privé d'eau

Une décision rendue le 27 janvier par la Cour d’appel botswanaise soutient les revendications des Bushmen pour la réhabilitation de leur puits.

Cette ethnie —également présente en Namibie, Afrique du Sud, Angola— est forte d’une communauté de 5.000 âmes. Ils vivaient dans la Réserve naturelle du Kalahari central, située au cœur du Botswana, jusqu’à ce que le gouvernement décide de les en chasser en 2002. Dès lors, les Bushmen n’ont cessé de se battre pour récupérer leur territoire, notamment avec le soutien de Survival, «le mouvement de défense des peuples indigènes». La raison de leur exil forcé? Probablement, selon l'organisation, la découverte d’une mine de diamants d’un potentiel de 3 milliards de dollars, et le projet de construction d’un lodge touristique de luxe par la compagnie Gem Diamonds.

En 2006, une décision rendue par la Haute cour de justice botswanaise a reconnu le droit de ce peuple à retourner sur ses terres, estimant qu’il en avait été évincé de manière «illégale et anticonstitutionnelle». Cependant, le gouvernement ne l’a pas entendu de cette oreille et a tout fait pour empêcher le retour des Bushmen, notamment en condamnant leur unique accès à l’eau.

Toujours est-il que la position prise par la Cour d’appel le 27 janvier est sans équivoque:

«Interdire l’accès au puits relève d’un traitement dégradant contraire à la Constitution.»

Une jurisprudence qui rentre dans la droite ligne de la doctrine des Nations Unies à propos des peuples indigènes. L’ONU estime que «les Bushmen étaient confrontés à des conditions de vie déplorables et dangereuses en raison de leur manque d’accès à l’eau». Reste à espérer que cette fois-ci, ils pourront effectivement retourner à leur mode de vie ancestral dans le territoire qui leur est dévolu.

Lu sur Survival