SlateAfrique

mis à jour le

Hosni Moubarak jugé pour meurtre

L’ancien président égyptien Hosni Moubarak, destitué en février 2011 à la suite de soulèvements populaires sans précédents, s’apprête à être jugé avec ses deux fils, rapporte l'hebdomadaire égyptien Al-Arham. Ils sont accusés de corruption, du meurtre de près de 800 manifestants pendant les protestations ainsi que de s'être enrichi de manière illégale. S’il est reconnu coupable, Moubarak risque la peine de mort.

A 83 ans, l’ancien dictateur est en détention préventive dans un luxueux hôpital de la station balnéaire de Charm el-Cheikh. Ses fils Alaa et Gamal sont quant à eux détenus dans la prison de Tora avec d’autres hommes d’affaires et officiels de l’ancien régime. Suzanne Moubarak, ex-Première dame du pays, avait elle aussi été placée en détention prévention à la mi-mai. Elle avait fini par remettre l’ensemble de ses biens à l’Etat.

Cette nouvelle divise cependant l’opinion nationale: un sondage en ligne mené par Al-Ahram Weekly révèle que l’ensemble du peuple égyptien est favorable à la traduction en justice de la famille Moubarak dans un procès juste et équitable. Néanmoins, l’opinion diverge sur la peine méritée.

Pour les Egyptiens, il s'agit avant tout de déterminer si l’ancien chef d’Etat a ordonné à son ministre de l’Intérieur Habib El-Adli d’ouvrir le feu sur les manifestants. Il est également important pour eux de connaître le degré d’implication d'Hosni Moubarak dans l’assassinat de son prédécesseur, Anouar el-Sadate. La majorité requiert une peine carcérale maximale; une minorité demande la peine de mort.

Si certains militent pour que les Moubarak soient jugés au même titre que n’importe quels citoyens, sans bénéficier de traitement de faveur, d’autres font preuve de plus de clémence et arguent que l’âge et le fragile état de santé du couple Moubarak devraient leur épargner l’emprisonnement.

De même, tandis que nombreux considèrent l’ex-couple présidentiel comme des criminels, d’autres tiennent à rappeler que contrairement à la situation actuelle en Egypte, l’ordre et la sécurité étaient garantis sous le règne Moubarak.

Toutefois, comme le rapporte le quotidien burkinabè L'Observateur Paalga, la nouvelle du procès des Moubarak rassure dans l’ensemble l’opinion publique qui craignait que ne se confirment les rumeurs d’amnistie qui agitaient Le Caire depuis la libération de Suzanne Moubarak. Il ne suffira vraisemblablement pas à l’ancien raïs de remettre ses biens et de présenter des excuses à la nation pour être acquitté. Reste à savoir quelle sera sa peine.

Lu sur Al-Ahram, L’Observateur Paalga