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L'Inde veut accroître ses importations africaines
Même s’il tire toute la couverture médiatique, le sommet du G8 n’est pas, pour l'Afrique, le centre du monde.
Le deuxième sommet Inde-Afrique tenu à Addis-Adeba, au cours duquel l’Inde a réaffirmé son intention de développer ses relations économiques avec l’Afrique, s’est achevé ce mercredi 25 mai 2011.
A l’instar de la Chine, l’intérêt croissant de l’Inde pour les ressources du continent africain s’affiche ostensiblement. Selon le site économique, Exim Guru, dans son développement industriel et notamment sidérurgique, l’Inde est par exemple devenue en 2010 le premier importateur du charbon d'Afrique du Sud dont elle achète le tiers de la production.
Mais c’est surtout en matière de gaz naturel et de pétrole que l’Inde est dépendante du continent noir d'après le site de la station de radio RFI. Très présente au Sud-Soudan, où sont situés la majorité de ses puits, l'Inde cherche aussi à s’implanter en Angola et au Nigeria. Par ailleurs, le pays aurait entamé des discussions avec le Niger et la Namibie pour l’importation d’uranium.
Dans un autre registre, le premier exportateur de roses au monde, l’entreprise indienne Karuturi, réalise 90% de son activité en Ethiopie et projette d’étendre ses exploitations dans la culture du riz, du palmier à huile et de canne à sucre dans ce pays.
Les Etats-Unis et l'Europe, les partenaires majoritaires de l'Afrique, la Chine et l'Inde doivent désormais compter avec la Turquie, le Brésil et la Malaisie dans la course économique africaine.
L’intérêt de l’Inde pour l’Afrique n'est pas soudain et ne surprend pas. On compte aujourd’hui environ 250 sociétés indiennes investies dans des entreprises de télécommunications ou encore dans des industries minières.
En dehors de la rivalité économique qui l’oppose à la Chine, bien plus en avance dans ses échanges avec l’Afrique, l’Inde souhaite élargir son empreinte sur le continent africain, déterminée à ne pas ralentir sa croissance par manque de matières premières.
Tandis que l’investissement de la Chine (110 milliards de dollars soit 77 milliards en euros) sur le continent apparait plus concrètement avec la construction de routes, de ponts, ou encore de voies ferrées, l’Inde promet en contrepartie une contribution d’un tout autre genre.
«L'Inde s'intéresse à l'Afrique en raison de ses ressources, mais elle participe aussi activement dans le développement économique», a déclaré Shyamal Gupta, membre de la Confédération des industries indiennes.
L’Inde propose aux entreprises africaines d’améliorer leurs compétences technologiques ou encore de transformer le minerai brut localement plutôt que de systématiquement l’exporter.
Un atout pour les Etats africains qui justement cherchent à ne plus dépendre de leur exportation de matières premières en diversifiant et modernisant leurs économies.