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Pendant la crise malienne, l'esclavage continue
L'esclavage est encore pratiqué dans presque toutes les communautés du Mali.
Le Mali est cœur de l'actualité internationale depuis le début de l'année dernière. Ce pays est confontré à une guerre difficile contre les djihadistes et connaît d'importants problèmes socioéconomiques.
Seulement, parmi les difficultés que connaît le pays, l'on évoque assez peu souvent la question de l'esclavage. L'Express revient sur ce fléau qui ronge la société malienne. Nasset Keïta, l'anthropologue interrogée par le magazine, assure que le pays compte 850.000 esclaves, affranchis et leurs descendants dans le pays, soit près de 7% de la population.
Souvent des noirs au service des Touaregs et des Arabes, les esclaves appartiennent à leur maître comme des objets: ils ne peuvent rien posséder, ni se marier librement ni garder leurs enfants auprès d’eux, rapporte L’Express. Pour les femmes, il faut encore ajouter les viols répétés…
La situation évolue lentement, selon le magazine. L’association Temedt (fraternité, en tamachek), qui revendique 38.000 membres, réclame l’adoption d’une loi criminalisant l’esclavage. Le ministre de la Justice, Malick Coulibaly, s’y déclare favorable.
Soutenus par Temedt, quelques anciens esclaves ont accepté de porter plainte contre leurs maîtres en 2011 mais l’irruption des groupes armés dans les villes du nord au printemps 2012 a bloqué le processus et détruit les archives judiciaires. Si un certain nombre d’esclaves a profité du chaos pour s’échapper, beaucoup d’autres ont été enrôlés par les rebelles Touaregs… et de nouveau exploités.
Lu sur L’Express