Afrique du Sud: la langue zouloue entre à la fac

Une première dans l’enseignement supérieur sud-africain. A partir de 2014, les cours de zoulou seront obligatoires pour préparer un diplôme à l’université du Kwazulu-Natal (UKZN) située à Durban. Jusque-là suivi uniquement par les étudiants en sciences de la santé, le zoulou fait son entrée dans les programmes de droit, de physique, de chimie.

Pour Renuka Vithal, vice-chancelier de l’UKZN interviewé par BBC Afrique, l'université désire agir «en faveur du développement du zoulou comme langue d’enseignement». En effet, l’anglais demeure pour l’instant la principale langue d’apprentissage et domine, avec l’afrikaans, le marché des productions écrites, littéraires ou universitaires: aucun roman en zoulou n’est paru en 2011.

Pourtant, le zoulou reste la langue la plus parlée en Afrique du Sud. Il est pratiqué par 4/5e des habitants de la province de Durban et représente la langue maternelle de 23% de la population sud-africaine —et celle du président actuel, Jacob Zuma. Entre 2007 et 2012, près de la moitié des étudiants de l’UKZN ont affirmé qu’il s’agissait de la langue la plus utilisée dans leur foyer. Le pays compte par ailleurs deux journaux en langue zouloue.

Lors de l’avènement de la démocratie, en 1994, les langues noires (zoulou, xhosa, pedi…), ignorées jusqu’alors, sont officiellement reconnues. Après la presse, l’instauration de cours obligatoires de zoulou apparaît comme un pas en avant dans la sauvegarde et la promotion de ces dialectes. Mais au-delà de l’importance symbolique, cette contrainte risque de susciter un effet négatif sur les étudiants: ces leçons imposées auront un coût dont tous ne pourront s’acquitter.

Lu sur BBC Afrique

Slate Afrique

La rédaction de Slate Afrique.

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