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Une carrière d'argile blanche/Flickr CC
Une carrière d'argile blanche/Flickr CC

Le kaolin, la drogue des Africaines un peu fauchées

Cette petite pierre blanche est prisée par les Subsahariennes qui veulent être stone pour pas cher.

«Kew» au Sénégal, «lokpo» en Côte d’Ivoire ou «bôgôni» au Mali ou encore «Kalaba» au Cameroun... Le kaolin, une argile blanche calcaire, est très prisé par les femmes de l'Afrique subsaharienne.

Destiné initialement à l’application cutanée comme produit de beauté, son utilisation est détournée par les femmes qui l’ingèrent comme un aliment, explique Jeune Afrique, qui revient sur les effets néfastes de cette substance.

Consommé avec modération, le kaolin peut apaiser les douleurs d’estomac et agir comme antiémétique sur les femmes enceintes. Mais, absorbé à haute dose et régulièrement, il devient une véritable drogue. Il empêche le fer de se fixer dans le sang et peut provoquer anémie, calculs rénaux, constipation et fausse couche.

Pourtant, explique encore Jeune Afrique, cette roche se vend librement sur les marchés, à raison de plusieurs kilos par jours. Les pouvoirs publics se montrent globalement peu concernés, car aucun des pays touchés par la consommation de kaolin n’a mis en place de programme de prévention. Le marché reste donc florissant.

Cette addiction est un effet du syndrome de Pica, un trouble alimentaire qui touche particulièrement les régions d’Afrique de l’Ouest. Ce comportement compulsif, révélateur de carences alimentaires et affectives, induit la consommation prolongée de substances non nutritives comme la terre, le papier ou l’argile. Le kaolin agit à la fois comme médicament et plaisir, expliquent des spécialistes approchés par Jeune Afrique.

Certains hommes ingurgitent également du kaolin mais il est très difficile d’obtenir des données chiffrées. Car, pour eux comme pour les femmes, l’ingestion de kaolin est considérée comme une pratique honteuse et taboue. Au Sénégal, presque toutes les femmes issues des milieux ruraux le croquent mais jamais en public. L’ampleur du phénomène est donc difficile à quantifier tant il est banalisé.

Lu sur Jeune Afrique

Slate Afrique

La rédaction de Slate Afrique.

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