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François Hollande, Jose Manuel Barroso et Dioncounda Traoré, bruxelles, 15 mai 2013 / REUTERS
François Hollande, Jose Manuel Barroso et Dioncounda Traoré, bruxelles, 15 mai 2013 / REUTERS

Mali: le problème va être de bien gérer l'argent des donateurs

Parmi les nombreux drames de ce pays, on oublie souvent la corruption et la gabegie.

Si l’on en croit le FMI, les indicateurs socioéconomiques du Mali sont au rouge, avec une récession de 1,2%. Et que dire des milliers de déplacés à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, qui ont besoin de revenir au bercail et de s’insérer dans leurs communautés?

Il fallait bien ce sommet de Bruxelles pour proposer un plan Marshall pour la reconstruction du Mali. C’est sans doute ce qui a motivé cette conférence de Bruxelles placée sous le thème: «Ensemble pour le renouveau du Mali».

C'est bien heureux que le monde entier fasse de la question du Mali une préoccupation majeure. En atteste la présence d'une dizaine de chefs d'Etat et d’institutions comme l’ONU, la Banque mondiale, l’Union africaine, l’Union européenne...

Le Mali a été comblé au-delà de ses attentes, car la communauté internationale a débloqué la bagatelle de 3 milliards 500 millions d'euros. Si ce ne sont que les sous qui manquaient pour reconstruire le Mali, le problème sera a priori vite réglé.

Plan cohérent, mais...

Cela dit, il faut féliciter les autorités de transition maliennes pour avoir formulé un plan cohérent de reconstruction du pays qui a réjoui les donateurs. Il faut davantage féliciter ce pays, qui promet, pour sa part, de débloquer des fonds pour se redresser, quoique suffisamment éprouvé par une si longue et pénible guerre contre le fondamentalisme religieux. Son effort est d’autant plus louable que certains pays africains, dans la même situation, ne se seraient pas résolus à en faire autant.

En tout cas, il y a moins de soucis à se faire sur la collecte de ces fonds que sur la manière dont ils seront gérés. Toute la grande question est de savoir si le Mali méritera la confiance des donateurs. La question est, en effet, d’autant moins saugrenue que la corruption et la gabegie caractérisent ce pays, comme bien d’autres sous les tropiques africains.

D’ailleurs, la corruption et ses corollaires comme le laxisme sont des tares largement critiquées sous le régime de ATT (Amadou Toumani Touré). La preuve que cette corruption est endémique au Mali, c’est le détournement, il n’y a pas si longtemps, des fonds alloués à la lutte contre le sida. Ce qui avait conduit les bailleurs de fonds à fermer le robinet de l’aide.

Corruption et détournements

Délinquants à col blanc et autres prédateurs tenteront certainement de tremper leur barbe dans la grande soupe à sous promise à Bamako. Au président de la transition, Dioncounda Traoré, de tenir toute sa promesse de gérer ces fonds avec toute la transparence et la rigueur qui s’imposent, lui qui s’est engagé à ne pas décevoir les donateurs. La loi sur la corruption qu’il entend faire respecter constituerait un véritable garde-fou.

Toutes proportions gardées, la rencontre de Bruxelles augure quelque chose de bon pour le redressement du Mali. La date de la présidentielle, prévue pour juillet prochain, se confirme de plus en plus. Ce sera la surprise si cette présidentielle n’a pas lieu à la date prévue. D’autant que la France qui y tient mordicus s’active et met les moyens pour y parvenir. Pour elle, le couronnement de son succès militaire viendra après l’organisation de cette élection. L’intervention glorieuse de son armée au Mali constitue la phase I. La phase II reste la tenue de l’élection présidentielle.

Le casse-tête de la présidentielle

C’est sans doute la raison qui explique que Paris débloque, à elle seule, la bagatelle de 280 millions d’euros pour la reconstruction du Mali. Mais une chose est de vouloir accompagner le Mali à l’élection, l’aider à se redresser. Une autre devrait être, pour la France, de clarifier sa position sur le MNLA et le statut de Kidal qu’il occupe et qui constitue un Etat dans l’Etat malien.

De gré ou de force, ce groupe armé doit quitter cette portion du territoire qu’il occupe illégalement. Cette élection que la France appelle de tous ses vœux doit se dérouler sur l’ensemble du territoire malien. L’on ne parlera pas d’unité du Mali tant qu’une partie de son territoire est occupée par un groupe armé qui défie la République. Alors, M. Hollande, enjoignez au MNLA de libérer Kidal et sa région avant la présidentielle prévue pour juillet.

Le Pays

Le Pays. Le plus lu des quotidiens du Burkina Faso.

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