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Les consommateurs africains attirent les investissements étrangers

Les investisseurs étrangers lorgnent sur l’Afrique, mais pas uniquement pour les richesses naturelles de son sous-sol. Désormais, une autre ressource aiguise les appétits, les Africains eux-mêmes.

Le continent recèle d’un potentiel formidable en tant que marché de consommateurs. Plusieurs grandes compagnies non africaines ont jeté leur dévolu sur des secteurs jusque-là peu considérés.

En 2010, le numéro un mondial de la grande distribution, l’américain Walmart, a annoncé son intention d’acquérir le sud-africain Massmart pour 4,2 milliards de dollars (3 milliards d'euros). Mais cette même année, le record d’acquisitions a été atteint par le groupe indien Bharti qui a repris les actifs africains de la compagnie kowétienne de télécommunications Zaïn pour 10,7 milliards de dollars (7,5 milliards d'euros).

Malgré la récente baisse des investissements directs étrangers (IDE) en Afrique, «le secteur des télécommunications est devenu le premier bénéficiaire des apports d'IDE», rapporte Africa Renewal d’après une étude de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).

Autre indice remarquable, la multinationale suisse Nestlé compte investir 1 milliard de dollars (706 millions d'euros) d'ici à 2013 dans divers pays africains, dont la République démocratique du Congo, le Nigeria et l'Angola, alors que son concurent français Danone a acheté moins de deux ans auparavant Clover, une grande compagnie laitière sud-africaine.

L’impact est positif pour les pays ciblés, analyse Africa Renewal:

«L'augmentation des investissements dans les infrastructures, les services et le commerce de détail devrait bénéficier aux économies africaines. A la différence des industries extractives, les investissements dans le secteur de la consommation mènent plus souvent à la création d'emplois tout en stimulant les dépenses des ménages.»

Ce nouvel intérêt pour le marché africain s’explique par la montée en puissance des classes moyennes en Afrique. Plusieurs études font le constat que nombre d’Africains consomment bien davantage que des produits de première nécessité.

Le cabinet d’experts-conseils MacKinsey avance que «l'Afrique compte environ 50 millions de ménages appartenant à la classe moyenne (c'est-à-dire disposant d'un revenu annuel d'au moins 20.000 dollars)».

Selon la même source, en Afrique du Sud, en Tunisie, en Egypte et au Maroc, les quatre économies africaines les plus avancées et les plus diversifiées, la consommation est même devenue le principal moteur de la croissance.

Cet essor dans plusieurs pays africains découle des bonnes performances économiques qui sont liées à certains choix politiques, selon la Banque mondiale. «Au Ghana, en Ouganda et en Tanzanie par exemple, des politiques favorables à l'entreprise privée ont ouvert de nouveaux marchés aux investisseurs. Après des années de conflits, l'Angola et le Rwanda connaissent des taux de croissance impressionnants.»

Lu sur Africa Renewal