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Tunisie - Le rêve d'une «police démocratique»

Un séminaire sur la réforme de la police intitulé «Pour une police démocratique» a eu lieu lundi 16 mai 2011 à Tunis, à l’initiative de la Fédération internationale des ligues de droits de l’homme (FIDH) et d'un collectif de sept associations tunisiennes, dont la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH) et le syndicat des journalistes tunisiens. Pour tous les Tunisiens, c'était un rêve qu'on ne s'autorisait plus à faire.

Inauguré par le nouveau ministre de l’Intérieur Habib Essid, qui remplace Farhat Rajhi, le séminaire a fait appel à des intervenants étrangers comme le président du Sénat polonais Bogdan Borusewicz, qui a fait part de l’expérience de son pays en matière de sécurité et de réforme de la police. Ces initiatives polonaises ont été saluées par la présidente du Conseil national des libertés (CNLT), Sihem Ben Sedrine, comme «une expérience édifiante» qui doit inspirer les Tunisiens.

Le coordinateur du programme du centre de développement démocratique des forces armées de Genève, Loetscher Jonas, a souhaité rappeler lors du séminaire les standards internationaux pour la gouvernance de la police:

  • Mettre la police au service des citoyens;
  • Fonder son action sur la transparence et la responsabilité;
  • Assurer un environnement permettant à la police de travailler de manière efficace.  

Aujourd'hui la Tunisie doit retrouver un modèle sécuritaire en s’affranchissant des anciennes méthodes des forces de police. La question des moyens à allouer au corps policier était également au cœur des débats, de même que celle de la traduction en justice des agents ayant dépassé le cadre de leur fonction.

Afin de mener à bien ces réformes, la question de la formation des agents de police ainsi que leur relation avec la population restent des facteurs déterminants. En conséquence, les responsables du ministère de l’Intérieur souhaitent coopérer beaucoup plus avec les composantes de la société civile.

Même si l'intitulé du séminaire semble à première vue assez onirique, on se réjouit que le gouvernement provisoire s'attaque enfin au problème sécuritaire qui depuis la chute du régime empoisonné de Zine el-Abidine Ben Ali reste une épine plantée dans le pied des Tunisiens. 

Lu sur Agence Tunis Afrique Presse, Tunisie Focus