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Cameroun - Les artistes donnent de la voix contre le palu
«Bonsoir, c’est Richard Bona, il est 21 heures. Est-ce que vous et votre famille dormez sous votre moustiquaire ce soir?»
Voici l’appel que les Camerounais pourront désormais entendre avant de s’endormir. Le journal Mutations indique que la campagne, baptisée Night Watch (Dormez tranquille) a été lancée le 29 juillet par le ministre de la Santé du Cameroun André Mama Fouda, en partenariat avec l’association américaine Malaria No More. Elle a pour but d’accroître l’utilisation par les populations des moustiquaires imprégnées d’insecticide.
L’originalité de cette campagne tient au fait que ce sont des chanteurs ou des sportifs nationaux et internationaux (Youssou Ndour, R. Kelly…) qui enregistrent des messages de 30 secondes retransmis à la radio ou la télévision camerounaise. Ainsi se réjouit Mouandi Claude Adolphe, alias Petit Pays, un chanteur camerounais:
«Si à travers mon image je peux déjà sensibiliser ceux qui sont mes fans, c’est déjà une partie de la population qui est préservée.»
Le musicien Ndedi Eyango est lui aussi ravi de participer à cette campagne de prévention:
«Le paludisme est la plus grande cause de mortalité au Cameroun. Les enfants et les femmes enceintes sont les plus atteints… Mais contrairement à d’autres maladies, le paludisme peut se prévenir et se soigner.»
La durée des messages a pour but de rappeler que toutes les 30 secondes, un enfant meurt du palu dans le monde. Il faut aussi savoir que le paludisme reste la première cause de décès dans les hôpitaux camerounais. La campagne comporte également un volet «envoi de SMS» à près de 4 millions d’abonnés d’un réseau de téléphonie sponsor de la campagne.
Un hymne dédié à la lutte contre le palu a aussi été élaboré par des artistes. La chanson Malaria No More Cameroon est produite par Bouba Ndour, le frère du célèbre Youssou Ndour, dont «les paroles sont en français, anglais et certains dialectes locaux», indique Afrik.com.
Pourtant, le Journal du Cameroun s’interroge sur les effets réels de cette campagne. Il estime notamment que les messages diffusés en français et en anglais seront peu accessibles aux populations rurales, principalement touchées par la maladie. Le journal ajoute qu’il aurait été plus judicieux d’utiliser des «voix locales» qui s’adressent aux populations dans leur langue vernaculaire.
Le prochain challenge sera d’assurer l’utilisation effective des 8,6 millions de moustiquaires qui seront distribuées prochainement dans le pays dans le cadre de la campagne «K.O. Palu».