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Au Cameroun, Paul Biya soigne son image
Peut-être dans la perspective d’une candidature à sa propre succession lors du scrutin prévu en octobre 2011, le président camerounais Paul Biya déploie les grands moyens pour soigner son image. Une quinzaine de journalistes, pour la plupart de la presse française, séjourne actuellement au Cameroun, tous frais payés, pour une série de reportages à la faveur de la célébration le 20 mai de la fête nationale du pays
Tous auraient été minutieusement choisis par Stratline Communication, une agence qui dispose de bureaux en Suisse et à Paris et dirigée par Yasmine Bahri Domon, une ancienne du groupe de presse Jeune Afrique. Si les journalistes triés sur le volet n’ont pas encore reçu de feuille de route précise, nul doute que leur séjour à Yaoundé dans le cadre de ce voyage de presse s'inscrit dans une opération séduction pour redorer le blason d’un régime en place depuis 29 ans. Interrogée par le quotidien camerounais Le jour, la responsable de l’agence de communication ne confirme ni n’infirme être l’organisatrice de ce voyage de presse, mais elle reconnaît tout de même «travailler pour le Cameroun».
Sur le site de Stratline, les réalisations sur le Cameroun sont nombreuses. Publi-rédactionnels parus dans Le Monde, Le Figaro, Fortune Magazine, Trends, Valeurs Actuelles, Le nouvel Economiste, Strategos, New African, Middle East... En mai 2008, Stratline avait déjà pu obtenir pour le président Paul Biya quatre pages dans le quotidien français Le Monde pour expliquer via un article publi-rédactionnel sa campagne anticorruption et la réforme constitutionnelle qui lui permit de briser le verrou de la limitation des mandats à la tête de l’Etat.
Cette nouvelle opération de charme sur le Cameroun intervient juste après celle de l'agence de communication américaine Epic Global Media qui, appuyée par l’ambassade du Cameroun à Washington, avait réalisé des publi-reportages en mars dernier pour vanter le pays sous Biya.
Lu sur Le jour
