DEFICIT DE RECRUTEMENT EN SAGES-FEMMES : Une journée maternité sans sages-femmes pour alerter l’opinion

Selon le Fonds des nations Unies pour la population (FNUAP) au Sénégal, au niveau mondial, les décès de 300000 femmes et de 3 millions de nouveau-nés peuvent être évités, grâce à la disponibilité de sages-femmes qualifiées dotées de plus de capacités techniques. Faustin Yao, représentant résident du Fonds, de préciser qu'au Sénégal, «malgré les progrès enregistrés dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, des efforts restent à faire, le ratio étant de seulement 2 sages-femmes pour 1000 naissances, soit un déficit de plus de 50%». Pis, il déplorera qu'en raison de multiples contraintes, «nombre de sages-femmes ne sont pas disposées à exercer dans des localités reculées, telles Matam et Tambacounda, zones où le taux de mortalité dépasse largement la moyenne nationale». A ce sujet, Marieme Falla, Présidente de l'association nationale des sages femmes d'Etat du Sénégal (Ansfes), de préciser : «nous avions initié, il y a deux ans, une stratégie pour amener les sages-femmes dans les zones rurales, moyennant un recrutement de l'Etat ou des collectivités locales, ainsi qu'un minimum pour survivre mielleusement. Mais, le suivi n'est pas au top pour réaliser cela». Aussi, s'alarme-t-elle que près de 2000 sages-femmes soient en chômage. A cet effet, indexant l'insuffisance de volonté politique dans le recrutement des sages-femmes par l'Etat et leur déploiement et maintenance dans les régions reculées, elle décriera la concentration des sages-femmes en milieu urbain qui informe une triste situation, à l'orée des OMD de 2015. Sur leur initiative palliative, elle rappellera leur stratégie qui incluait une visite chez le ministre de la santé et une sensibilisation médiatique, sans oublier la journée de maternité sans sages-femmes, pour alerter le public et le Gouvernement qui s'est engagé à atteindre les OMD.
Mamadou DIOUF
REWMI QUOTIDIEN