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L’opinion publique retient son souffle
La commission juridictionnelle de la Ligue de football professionnel (LFP) chargée de l'étude de l'affaire MC Alger, qui a refusé de participer à la cérémonie de remise de la Coupe d'Algérie et des médailles de la finale MCA-USMA (0-1), jouée le 1er mai dernier, devrait statuer aujourd'hui. En début de matinée, elle auditionnera Kamel Amrouche, Omar Ghrib, Djamel Menad, Reda Babouche et Faouzi Chaouchi, respectivement PDG de la SSPA/MCA, coordinateur, entraîneur et joueurs. La décision devrait être communiquée en fin de matinée. La commission «a beaucoup avancé dans ses travaux», a indiqué, hier après-midi, une source proche du dossier. L'audition des Mouloudéens convoqués par la Ligue détournera-t-elle la direction que semble prendre l'affaire ? Peu probable, répond notre interlocuteur. Les avis sont partagés sur la question des éventuelles sanctions qui pourraient être prononcées aujourd'hui. Il y a ceux qui prônent «une sanction exemplaire à la hauteur de la gravité de la faute» qui engloberait les deux entités de l'association, c'est-à-dire la personne physique (les individus) et morale (le club) et les autres qui ne souhaitent pas que le club, en tant que personne morale, soit pénalisé par la faute de personnes identifiées. C'est le dilemme. Beaucoup de choses ont été dites sur le comment et sur quelle base règlementaire s'appuiera la commission juridictionnelle (commission de discipline) pour prendre des sanctions. Le règlement de la Coupe d'Algérie est muet sur le chapitre du boycott de la cérémonie de remise du trophée. A cette interrogation (légitime), notre interlocuteur réplique : «Les cas inédits, exceptionnels, n'absoudront jamais ceux qui sont à leur origine. Il y aura donc un traitement exceptionnel fondé, bien sûr, sur l'arsenal réglementaire. Ce qui n'est pas prévu dans un règlement (sportif) relève automatiquement d'un autre code (sportif). Nous sommes en présence d'un ''cas réservé'' qui sera étudié hors textes dans un complexe particulier.» Un maquis ! Les cinq Mouloudéens convoqués par la commission juridictionnelle encourent des sanctions qui varieront entre suspension de quelques matches ou mois (Menad, Babouche, Chaouchi), et radiation à vie du mouvement sportif national (Ghrib). Le PDG de la SSPA/MC Alger peut éviter cette lourde sanction, si son entreprise (Sonatrach) prononce sa fin de mission à la tête du club. Il est utile de rappeler qu'il s'agit de joueurs professionnels et qu'à ce titre les sanctions ne peuvent dépasser un certain seuil. Auquel cas, les intéressés seront contraints de recourir à d'autres organes juridictionnels pour protéger leurs droits. Nul doute que le verdict d'aujourd'hui ne fera pas l'unanimité dans l'opinion. Une bataille juridique n'est pas du tout à exclure.