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Le Nigérian qui avait 107 femmes

Au Nigeria, un homme défie les autorités religieuses: Bello Maasaba, 87 ans, guérisseur musulman, a épousé 107 femmes. Et la frénésie conjugale du vieil homme ne s'est pas calmée avec l’âge; ce n’est plus en mois que l’on compte l’intervalle entre deux nouveaux mariages, mais en semaines. Tous des mariages d’amour, précise le Los Angeles Times. Aujourd’hui, il a 86 femmes, âgées de 19 à 64 ans, plus neuf qui sont mortes et douze qui ont divorcé. Il a eu 185 enfants dont 133 encore en vie, le plus jeune âgé d’un mois.

Dans sa maison aux 89 pièces et aux colonnes dorées, la concorde règne. Des haut-parleurs disséminés dans la maison et dans la rue permettent à ses femmes et ses nombreux fidèles d’écouter l’enseignement du guérisseur.

Longtemps, Maasaba a vécu une vie ordinaire, partageant son temps entre ses deux femmes et son travail dans le textile, puis dans une entreprise de sucre. Mais dans les années 1970, il reçut une étrange visite. L’archange Gabriel lui serait apparu et lui aurait ordonné d'épouser davantage de femmes.

Heureusement pour lui, sa notoriété de guérisseur attire les fidèles qui le rétribuent généreusement. Il peut donc subvenir aux besoins des quelque 5.000 membres de sa famille élargie. Aishetu Ndayako a épousé Maasaba en quarantième et quelques noce. Veuve sans ressources et avec six enfants, elle avait entendu dire qu’il était un homme bon. Elle raconte son mariage:

«Il n’y avait aucun problème entre les femmes. Elles étaient toutes très tranquilles. Honnêtement, nous ne nous sommes jamais disputées. Pas même une fois. Il m’aimait. La nourriture était bonne. Il tuait souvent des vaches. Il donnait assez d’argent à chacune des femmes.»

Mais ce tableau heureux ne réjouit pas tout le monde. Il y a trois ans, les autorités islamiques de la province de Niger, un état régi par la charia, la loi islamique, a exigé de Maasaba qu’il divorce de 82 de ses femmes afin de n’en garder que 4, le nombre maximum autorisé par les textes coraniques. Face à son refus, la police l’arrêta le 15 septembre 2008 et le conduisit en prison où il passa 22 jours.

La persévérance de ses femmes, qui ont manifesté contre son emprisonnement, permit de le faire libérer sous caution. Les charges qui pesaient contre lui furent définitivement abandonnées: la Haute Cour d’Abuja convoqua chacune de ses femmes afin qu’elles confirment avoir librement accepté le mariage. A la 57e réponse positive, les juges baissèrent les bras et ordonnèrent sa libération.

Maasab ne prend pas son rôle de guérisseur à la légère:

«Quand l’une de mes femmes meurt, je ne suis pas bouleversé. C’est Dieu qui me les a données et c’est Dieu qui me les reprend. [Quand un des enfants est malade], je leur dis de ne pas aller à l’hôpital, elles doivent m’informer et prier. Certaines de mes femmes ne me font pas assez confiance. Elles vont à l’hôpital dans mon dos. Mais si quelqu’un fait quelque chose dans mon dos, l’enfant va développer une grosseur sur le corps et finira par mourir.»

Les dons que Dieu a transmis à Maasaba ne se limitent pas aux pouvoirs curatifs. Lorsqu’on lui demande comment il arrive à satisfaire les besoins «romantiques» de ses nombreuses femmes, il répond avec assurance:

«Dieu, dans sa grande sagesse, m’a donné le pouvoir et la force de leur fournir l'apport sexuel dont elles ont besoin. Si je ne les satisfaisais pas, elles partiraient.»

Lu sur le Los Angeles Times