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Tunisie : Des mines et des hommes
Introduction
L'info a fait le tour des média, et, malgré, son importance, est passée comme un simple fait divers : Les forces de sécurité tunisiennes ont bombardé, mercredi, premier mai, dans l'après-midi, une partie de la réserve naturelle du Jebel Chaâmbi, avec des obus HAWN, afin de faire exploser des mines antipersonnel, implantées par des terroristes, retranchés dans cette zone. C'est ce qu'ont confirmé, à la presse locale, des sources sécuritaires, se trouvant sur place.
Depuis lundi, déjà, plusieurs blessés ont été enregistrés, dans les rangs des agents de la Garde nationale et de l’armée tunisienne, qui effectuaient une large opération de ratissage, pour chasser les membres d’un groupe terroriste armé. Un premier bilan a révélé que dix agents de sécurité, dont un militaire et neuf agents de la Garde nationale tunisienne, ont été blessés, suite à l’explosion, mardi, d’une mine. Cette explosion a coûté une jambe à l’un des agents de la Garde nationale.
Les forces de sécurité ont, confirmé l’existence, d'au moins, un camp d’entrainement, installé par les terroristes, dans les zones situées aux alentours de Jebel Chaâmbi. L'opération de ratissage, entreprise par les forces de sécurité, a pour principal objectif, de neutraliser les terroristes, et démanteler leur camp d'entrainement. Fort bien. Il est, bien évidemment, légitime de se demander pourquoi et comment on en est arrivé là ? Les plus éberlués d'entre nous, se demandent même, si, à la faveur d'un incroyable cauchemar, ils ne se seraient pas réveillés, en Afghanistan !
Bienvenue au camp d'entrainement d'Al-Qaïda pour le Maghreb Islamique de Jebel Châambi
Personnellement, je ne me pose pas ce genre de question. Il sera, toujours, temps, d'y répondre, en temps opportun. Ce que je retiens, par contre, pour le moment, ce sont deux mots : « mines » et « HAWN ».Je commence par le second. La dernière fois que j'ai entendu parler des obus HAWN, c'était, juste, il y a deux ans. En effet, le 1er mai 2011, en pleine révolution libyenne, un obus HAWN tombe en territoire tunisien près de Dh'hiba. Cela a permis, entre autre, de rendre célèbre le sympathique Khémaïs Boubtane. Le 6 mai de la même année, ce sont 14 autres obus, que les libyens nous expédient, comme cadeau. Le lendemain, les libyens se délestent, encore, de 30 autres obus, au profit du territoire tunisien. Ensuite ? Ben, ensuite on a arrêté de compter. L'on estime, cependant, que quelque cent à deux cents obus ont choisi d'exploser, chez nous. En lisant ce que l'armée a fait, du côté de Jebel Châambi, je me suis demandé si l'on ne s'était pas mépris, sur les intentions de nos amis libyens. Qui sait, peut-être que, en cette année 2011, ils cherchaient, tout simplement, à déminer le sud tunisien, qu'il croyait, à tort ( ?) déjà, miné ?
Rien de tel, pour avoir des certitudes, que de faire, en la matière, des recherches poussées. Commençons, alors, notre enquête. D'abord c'est quoi, un obus HAWN ? Eh bien, c'est, tout bêtement, un obus tiré par un mortier. Un mortier ? Eh bien, c'est une sorte de canon, tirant à inclinaison élevée (plus de 45°), pour obtenir une trajectoire courbe, en forme de cloche, du projectile, ce qui permet d’atteindre un objectif placé derrière un obstacle, qu’un canon classique ne permet pas d’atteindre, car la trajectoire de son projectile est tendue. Il apparait, donc, que notre armée a utilisé une arme capable de tirer des mines, pour... détruire des mines.
Il fallait, donc, que je me renseigne sur cette technique de déminage. Et là tenez-vous bien, elle n'est citée nulle part. Non pas qu'elle soit une invention de l'armée tunisienne, mais parce que, cela fait très longtemps, qu'on n'ya plus recours. Selon certaines sources, depuis la guerre du Vietnam ! « ABBAYY » ? Le sujet est, trop important, pour que je laisse tomber l'occasion, d'en savoir plus. Non pas, seulement, à titre de curiosité, mais, surtout, parce que, maintenant, que les terroristes commencent à s'installer chez nous, on fera, à l'avenir, de plus en plus, connaissance avec ces deux mots que j'ai mis en relief : « mine »et « HAWN ».Pour le second, vous savez, maintenant, de quoi il retourne. Pour le premier mot, et avant de pousser l'analyse plus loin, je voudrais poser une question, qui me titille l'esprit, jusqu'à le martyriser. Après avoir enregistré la première explosion de mine, en début de semaine, pourquoi a-t-on continué à envoyer des hommes dans une zone que l'on sait minée ? À quoi pouvait-on s'attendre, au fait ? À ce qu'ils échappent, comme par magie, aux explosions des mines ? N'aurait-il pas été, plus sensé, de se contenter de placer un cordon sécuritaire, autour de la zone des opérations, en attendant l'arrivée d'équipes spécialisées dans le déminage ?
Al-Qaïda pour le Maghreb Islamique, AQMI, pour les intimes, s'invite chez nous, en cette année de grâce, 2013. Elle a installé son premier ( ?) camp d'entrainement, à la barbe et au nez, des nos fins limiers, lancés depuis deux ans, déjà, sur les traces des méchants terroristes jihadistes. On peut présumer que la même technique, qui reste, du reste, à déterminer, qui leur a permis de s'installer, somme toute, aisément, au Jebel Châambi, a, déjà, été utilisée, ou sera utilisée, de nouveau, pour créer d'autres camps d'entrainement, en d'autres lieux, sous les cieux tunisiens. Au quel cas, le problème de minage et de déminage des terrains devra devenir, une préoccupation et une occupation quasi quotidienne de nos forces de sécurité. J'espère, en tout cas, que, désormais, les vies humaines seront épargnées, et que chaque fois qu'il le sera possible, l'on veillera à ne pas les exposer, inutilement.
A ne pas en douter, nos forces armées, sont au fait de ce qu'il faut savoir, en la matière, et ce que vous allez lire, ici-bas, s'adresse, uniquement, donc, aux civils, même si je suis tenté d'ajouter que je caresse tout de même, le souhait que les experts militaires y jetteront un rapide coup d'½il, ne serait-ce que pour corriger ce qu'il y a à corriger. Lisez, donc, ce qui suit, et vous serez incollables en technique de minage et de déminage.
Introduction dans le monde bienheureux des mines
C'est consternant de savoir qu'il y a des mines, de toutes sortes disséminées, en grandes quantités, un peu partout, dans le monde. C'est, pourtant, la triste vérité. Et, ce qu'il y a de plus triste, c'est que les hommes ont produit plus de mines, qu'il n'y a d'hommes, sur la planète, comme s'ils voulaient détruire, aussi les animaux ! La Tunisie, vient de faire, officiellement, son entrée, dans la longue liste, des pays minés. Le problème, avec les mines, c'est qu'elles ne coûtent rien, à l'achat, au maximum 10 dinars, et une fortune, à la recherche-destruction, soit entre 1000 et 6000 dinars, par unité. De plus, s'il est facile de se familiariser avec les techniques de fabrication des mines, dites, militaires, il est, beaucoup, plus difficile, de faire pareil, avec les mines, dites, civiles, tant, leurs techniques de fabrication, échappent à toute logique, car elles sont artisanales et non industrielles. Ces mines civiles sont de conception simple et survivent, donc, très bien, au vieillissement. Si on en oublie une, elle est, encore, là, à guetter sa proie, vingt ans, voire, cent ans, et plus. Il faut, donc, déminer et déminer, systématiquement, si possible, sans dégâts humains. Pour cela, il faut repérer les mines, pour pouvoir déminer, en ayant à l'esprit, que les besoins militaires et civils, en matière de déminage, sont, sensiblement, différents, ce qui complique, bien évidemment, l'exercice.
Pour détecter les mines, il faut des détecteurs ! L'essentiel des détecteurs, actuellement, en dotation, dans les armées de tous les pays du monde, est à base de détecteur de métaux, c'est-à-dire, de détection du champ magnétique. Or cette méthode devient, tout à fait, inopérante, car la masse métallique, des mines, devient de plus en plus petite, se résumant, parfois, dans le seul ressort de libération, tant, et si bien, qu'il devient impossible, de distinguer, par magnétisme, une mine, de son environnement, lequel, surtout, dans une zone de combat, peut être parsemé de déchets métalliques, de toutes sortes. A Châambi il y a eu des combats et l'on peut présumer que la zone est parsemée de déchets métalliques. C'est, même, une certitude, depuis que l'on a appris, que l'armée a fait usage d'obus « HAWN ».Mais, contrairement, à ce que croit Sofiane Ben Farhat, la détection des mines ne repose pas, uniquement, sur le magnétisme. En réalité, il existe de nombreux systèmes de détection.
Depuis des années, en effet, les techniques de détection des mines, ont évolué vers d'autres types de senseurs. Les plus prometteurs semblent être, les infrarouges et le radar de sol. Mais, tout système de détection a ses limitations, imposées par le type de sol, l'humidité, la végétation, la durée et la profondeur d'enfouissage… La solution rationnelle, impliquera, donc, l'utilisation, simultanée, de plusieurs senseurs distincts, coordonnés par une unité centrale, chargée de traiter l'information pour la restituer, sous forme de carte de terrain.
D'un autre côté, les besoins de déminage, militaire et civil, ne sont pas les mêmes. Les militaires ont besoin d'un système permettant de créer des brèches, dans les zones minées, pour pouvoir avancer, sans se préoccuper des conséquences « accessoires ».Sans se préoccuper, non plus, du coût de l'opération du déminage, avec ou sans l'emploi, de personnel qualifié. Les civils ont besoin, par contre, d'un système de déminage, permettant de neutraliser et d'enlever, absolument, toutes les mines, en laissant le terrain intact, c'est-à-dire, réutilisable par l'agriculture, etc. Contrairement aux militaires, les civils, n'ont pas d'importants moyens financiers, et doivent, donc, se contenter de systèmes de détection et de neutralisation, fonctionnant à faible coût, avec, de préférence, utilisation de personnel, peu qualifié, et du matériel peu sophistiqué. Ne disposant pas de moyens, certains pays sont tentés d'effectuer un simple balisage des zones minées, en les laissant, en l'état, en attendant de pouvoir les déminer. J'espère que l'on ne sera pas tenté par ce genre de solution, en Tunisie, car cela ne sert, strictement, à rien, puisque, le balisage est aussitôt enlevé, par la population, pour récupérer les piquets et les fils... Bien souvent, l'expérience montre que ce n'est pas par accident, mais, délibérément, que les gens entrent, dans les champs de mines, pour récupérer ce qui y a été abandonné, comme matériels, outils, etc... et, même, pour récupérer le métal des munitions, non explosées !!!
Mais pour déminer, il faut bien connaitre les mines. Elémentaire, mon cher Watson. Voici, donc, un bref survol, des différents types de mines. Par puissance, on distingue les mines anti-char et les mines antipersonnel. Par mécanisme d'armement, par contre, on distingue les mines par pression (quand on appuie dessus), par dépression (quand on relâche l'appui), par traction d'un fil, telles celles découvertes à Jebel Châambi, par téléphone cellulaire, par « influence » (magnétique, acoustique, thermique, doppler, etc.), par effet produit (Explosion ou projection d'une sous- unité, qui, elle explose), par composition de l'enveloppe (Métal, plastique, céramique, verre, bois), par méthode de mise en place (Sur le terrain et à la main, sur le terrain et à la machine, dispersion pas obus ou roquettes, Dispersions par hélicoptère ou par avion). On en arrivera, un jour, peut-être, en Tunisie. C'est fou, ce que le YANG de l'imagination humaine, est fertile, en matière de créativité destructrice !
Les techniques de détection des mines
Les fabricants de mines, qui dorment tranquillement, la nuit, ont mis, aussi, au point, heureusement, une vaste gamme d’équipements de détection. Plusieurs paramètres sont pris en considération, en gardant toujours à l'esprit, que les besoins militaires sont différents des besoins civils : Les civils ont besoin de tout nettoyer, tandis que les militaires peuvent se contenter de franchir, le champ de mine, en en laissant sur les côtés. Ces équipements différent, selon, que l'on cherche à obtenir, une simple détection, ou une détection doublée d'une destruction. Mais, quel que soit le système choisi, il est admis qu'un nettoyage civil, à 100 %, nécessite l'emploi, concomitant de plusieurs méthodes de détection distinctes, par exemple magnétique, infra rouge et radar. Chaque méthode a, en effet, ses points forts et ses insuffisances. Voici, à l'intention des intéressés, les principales techniques de détection des mines. Ceux et celles qui n'ont pas envie d'enrichir leurs connaissances, en la matière, peuvent sauter le passage écrit en rouge, pour retrouver directement, la suite du texte.
1 / La détection magnétique ne fonctionne pas en milieu, riche en mitrailles (fragments métalliques), mais, bien, en zone recouverte par la végétation. De même, la détection thermique fonctionne mal, en milieu riche en mitrailles (les fragments métalliques, quels qu'ils soient, ont un comportement thermique distinct, du sol ambiant), et mal, aussi, en zone recouverte par la végétation. Pour ce qui est des détecteurs magnétiques de mines, quelle que soit la méthode utilisée (active ou passive), la cible doit contenir, au moins, une partie en métal. Plus la quantité de métal, dans la mine, est faible, plus la réponse, sera faible. Plus la quantité, de métal, dans le sol, est élevée sur un lieu de combat, notamment, plus il sera difficile, de discerner une mine, d'un autre fragment de métal inoffensif. De plus, comme mentionné précédemment, la plupart des professionnels estiment que la détection magnétique a atteint ses limites, du fait que la quantité de métal, présent dans les mines, ne cesse de diminuer.
2/ La détection thermique infrarouge semble intéressante. Elle repose sur un réchauffement ou un refroidissement différentiel, du sol. Cette différence est faible et ne se remarque que dans des conditions thermiques favorables. La nuit, est le meilleur moment, pour détecter une mine, par des moyens thermiques. Pendant la journée, la chaleur du soleil pénètre très mal, dans les mines, car les explosifs ne conduisent pas bien la chaleur, et, par voie de conséquence, pendant la journée, l’énergie thermique, fournie par le soleil, ne sera pas captée par la mine, mais restera dans la surface supérieure du sol. Au cours de la journée, le sol situé au dessus de la mine, sera plus chaud. Pendant la nuit, par contre, ce sera l'inverse. Puisque la mine n'a pas capté de chaleur, pendant la journée, elle ne la restituera pas, non plus, au sol, durant la nuit. La nuit, le sol, au-dessus, de la mine sera, donc, plus froid, et un simple détecteur thermique, permettra de détecter la mine. Oui, mais tout ceci dépend de plusieurs paramètres : Quantité de chaleur solaire reçue, type de sol, type de mines, profondeur de la mine, degré d'humidité ou de sécheresse du sol, présence ou non de végétation, autant de paramètres à maitriser, convenablement.
3 / La détection par visualisation dite « multi-spectre »,repose sur le principe de visualisation du terrain, avec des spectres de différentes longueurs, de sorte que, moins, un des spectres utilisés, parvienne à repérer la mine. On utilise, pour cela, toute l'étendue du spectre électromagnétique, car, à chaque longueur d'onde, correspond une batterie d'avantages et d'inconvénients. On utilise, généralement, le visible, l'infrarouge l'ultra violet, et les ondes radar. C'est une technique sophistiquée, qui, si elle est bien maitrisée, donne des résultats probants.
4 / La détection par le « Ground Penetrating Radar », utilise le principe suivant : On transmet un signal magnétique, dans le sol, et on analyse le signal de retour, sous forme d'échos. Avec ce système radar, les interférences qui résultent, dans le signal de retour, permettent de mettre en évidence, tout ce que contient le sol : trou, poche d'eau, mine, etc ... Ce système est, donc, nettement, meilleur, mais requiert, en revanche, une puissance de calcul, énorme, pour pouvoir traiter la réponse, en temps réel. De plus, ce matériel coûte très cher.
5 / La détection par Rayons X utilise le principe de la rétrodiffusion des photons, selon le principe suivant : Un mince faisceau de rayons X est projeté dans le sol. Les rayons x sont très pénétrants et descendent, profondément, dans le sol. Les rayons X se réfléchissent sur des obstacles et reviennent, en surface, où ils sont recueillis et analysés. Les résultats donnent des images précises, des objets contenus, dans le sol. Il ne reste plus qu'à aller neutraliser les mines. Cependant, le système n'est pas sans danger pour le personnel qui travaille à côté d'une telle source, de rayons X. Des mesures draconiennes doivent être prises, pour éviter les drames humains.
6 / La détection par animaux utilise, en général, le meilleur ami de l'homme : Le chien. Un chien peut être entrainé à rechercher un type particulier d'odeurs : cadavres, explosifs, drogue, etc. Mais un chien dressé pour la drogue, ne pourra pas détecter les explosifs, et vice versa. Dresser des chiens, spécialement, pour la détection de mines, devient, donc, une nécessité, même en l'absence d'un danger imminent, et, même dans un pays, comme la Tunisie, qui a connu de longues périodes de paix, avant la Révolution. Cela coûte, évidemment, très cher, d'élever et d'entrainer, en permanence, ce genre de chiens. Pour détecter les mines, certains chiens sont dressés à repérer l'odeur des explosifs, et d'autres, à repérer la sueur humaine ou la terre fraichement manipulée ce qui permet de localiser les mines. Encore une fois, bien que ces différents chiens se spécialisent dans la détection de mines, il ne s'agit pas des mêmes catégories de chiens. Au Châambi, les images TV, nous ont montré des chiens reniflant le terrain. J'espère qu'il s'agit de vrais chiens détecteurs de mines, et non de chiens détecteurs d'explosifs, que l'on utilise à l'aéroport Tunis Carthage, auquel cas, cela ne servirait à rien.
7 / La détection par plantes consiste à utiliser des plantes, génétiquement modifiées, destinées à mal réagir, en présence des vapeurs d'explosifs dégagées par les mines. Et comme par hasard, la meilleure plante sélectionnée pour cet usage est l'arabidopsis, originaire d'Arabie. Cette méthode consiste à passer, au défoliant, la région à traiter, avant de l'ensemencer avec l'arabidopsis qui a un cycle de croissance très rapide. L'arabidopsis réagit, ensuite, d'une manière très particulière, quand elle se trouve à proximité d'une mine, révélant, ainsi, sa présence.
8 / La détection par physique nucléaire. Les explosifs contiennent, tous, des concentrations, relativement, élevées d’hydrogène. Cet hydrogène peut être détecté, et cela se fait, couramment, d'ailleurs, dans la recherche des explosifs, dans les bagages, aux aéroports. Seulement, sur terrain découvert, ce n'est pas la même chose, et la méthode échoue dès que l'humidité du sol est supérieure à 5 %. Cependant, cette technique est celle qui présente le plus grand potentiel de développement, pour l'avenir, une fois, correctement, maitrisée.
Les techniques de déminage
Comme on le voit, pour détecter les mines, on a l'embarras du choix. Il serait absurde de croire que l'armée tunisienne n'est pas au courant, de tout cela. De même, il est impossible de croire, que notre armée, ignore tout, des techniques de déminage. Tout comme pour la détection des mines, il existe, en effet, plusieurs techniques de déminage. En voici les principales. Ceux qui n'ont pas envie d'enrichir leurs connaissances, en la matière, peuvent sauter, encore une fois, tout ce qui est en rouge, et passer directement, à la conclusion.
1 / Le déminage, par charrues de déminage, est très utilisé en zone de combat. Les charrues de déminage existent, en effet, depuis des dizaines d'années. Elles sont bien connues, ne coûtent pas cher, et sont fabriquées par de nombreux pays. Ces charrues de déminage sont destinées à pousser, les mines, de chaque côté de la charrue, et celles qui n’explosent pas, restent, souvent, en bon état et sont, donc, noyées dans un sol perturbé. Il est, extrêmement, difficile, ensuite, de les repérer et de les enlever. C'est là, le plus gros inconvénient, de cette technique de déminage. En outre, le système laisse, derrière lui, un sol, profondément, retourné qui va, rapidement, s'éroder et devenir, impropre, à l'agriculture. Il faut noter, aussi, que ce type de matériel, requiert une énorme puissance motrice, habituellement, fournie par un char de combat, qui a, en outre, l'avantage de fournir une protection et une puissance de feu contre les éventuels guetteurs ennemis, dans la zone minée. Par ailleurs, lorsque la charrue est utilisée, conjointement, avec un rouleau, la charrue est, l’un des rares systèmes de déminage, qui peuvent fournir un déminage de, quasiment, 100% d’efficacité. Par ailleurs, lorsqu'elle est utilisée, en jonction avec un rouleau, la charrue présente l'un des rares systèmes de déminage, capables de fournir un déminage de, quasiment, 100% d’efficacité. Malheureusement, cela ne fonctionne que dans la zone centrale, c'est-à-dire, la zone couverte par les rouleaux, alors que la zone de rejet des mines , de part et d'autre, est plus large. Pour y pallier, il faut répéter les passages, en long et en large, de la charrue.
2 / Le déminage par fléaux qui est un tambour rotatif à entraînement mécanique, avec des chaines en acier, qui battent le sol, avec, suffisamment, de force pour faire exploser, ou briser les mines, dans le sol. Le système semble, assez, efficace, mais, il présente de nombreux défauts. Ainsi, le déplacement des mines, encore actives, causé par les fléaux, constitue un problème de taille, dans la mesure où on ignore à l'avance, où celles-ci peuvent être projetées. Aussi, les fléaux sont inefficaces, contre les mines nécessitant une longue compression du déclencheur, c'est-à-dire, à durée de déclenchement, plus longue, que l'impact, ultra bref, du fléau sur le sol.
3 / Le déminage par Rollers est une méthode classique de déminage militaire. Un char qui assure, à la fois, la protection de l'équipage et la force motrice, pousse, devant lui, des roues dites « sacrificielles », c'est-à-dire, destinées à être détruites après explosion des mines. La plupart des modèles militaires, actuellement, en usage, ne dégagent que la place nécessaire, à la progression d'une colonne de char et laissent, entre les trouées, ainsi créées, de grands vides, non traités. Ainsi, toute la zone minée n'est pas, entièrement, traitée, à moins de multiplier les passages. Cela convient, fort bien, aux militaires, mais, certainement, pas aux civils.
4 / Le déminage de masse par explosifs. Il est possible de pénétrer dans un champ de mines, en utilisant des explosifs. Cette méthode est employée par les militaires, depuis des années. Encore une fois, elle est destinée à dégager un axe de pénétration, mais ne démine pas une zone minée. De plus elle est, extrêmement, coûteuse et ravage, profondément, le sol, ce qui la rend, totalement, inacceptable pour un usage civil. On distingue deux types de déminage de masse par explosifs :
o Le tir de roquettes normales, mais, fait de façon très serrée. L'usage des obus HAWN, tel qu'il a été fait, par l'armée tunisienne, à Jebel Châambi, en est une variante, dite dégradée, dans la mesure où ces obus ne sont pas, initialement, destinés à cet usage.
o Le tir de roquettes propulsant, en remorque, un tuyau d'explosifs de plusieurs dizaines de mètres, parfois de 100 à 150 mètres, contenu, au départ, dans un bac. Cette méthode est, nettement, plus efficace que le tir de, simples, roquettes classiques.
5 / Le déminage, ponctuel, par explosifs. Le système de destruction, ponctuel, des mines, au moyen d’un explosif, à tir dirigé, placé à distance, est un système efficace de déminage, car il est très sûr, et très simple d’utilisation. Il peut, donc, être confié à du personnel très peu entraîné, voire, même, à des civils. Son principe de fonctionnement est le suivant : Le système est installé à une certaine distance, plus ou moins, grande de la cible à traiter. L'on choisit, ensuite, l'une des deux options de destruction :
o L'option, dite « Low » : On tente, d'abord, de ne faire sauter que le détonateur de la mine de telle façon que la mine, elle-même, soit rendue inoffensive, sans la faire sauter. Le problème, c'est que ce n'est, jamais, garanti. Lorsque ça ne marche pas, on passe à la seconde option.
o L'option dite « High » : on fait, carrément, sauter l’engin, en entier.
Le système présente de nombreux avantages : Le personnel ne s'approche pas de la mine et ne la manipule pas. Il fonctionne dans toutes les conditions, y compris, sous l'eau. De plus, son utilisation est des plus simples, et ne nécessite qu'un entrainement de deux jours. Mieux, son stockage est sûr et peut être véhiculé à bord de véhicules civils, étant donné qu'il n'entre pas dans la catégorie des explosifs militaires. D'ailleurs, c'est pour cette raison qu'il est utilisé par les organisations humanitaires, travaillant dans les pays minés. Le système ne comporte aucun objet métallique qui pourrait, par la suite, polluer le terrain, en cas de contrôle magnétique, ultérieur, de déminage. Enfin, la plupart du temps, une petite charge suffit à atteindre l'objectif. On estime, ainsi, que le coût d'élimination d'une mine, est de l'ordre de 20 dinars, seulement, contre, plus de 1000 dinars, au minimum, pour les systèmes concurrents,
6 / Le déminage par bombe au fuel. Les « bombes à fuel » peuvent créer une très importante surpression, sur une vaste zone, et, faire, ainsi, détonner les mines. À poids équivalent, les bombes à fuel ont 10 fois plus d'effet, que le TNT. L'on classe, cependant, ce type de déminage dans la catégorie militaire et non civile, en raison du fait que s'il permet de neutraliser l'essentiel des mines, il en restera, toujours, quelques unes actives et, donc, dangereuses pour les civils. De plus, la zone traitée est, entièrement, ravagée. Autre inconvénient, la puissance de l'explosif ne peut être déterminée, avec certitude, et, donc, la surface déminée, non plus. Enfin, à l'usage, il s'est avéré que certaines mines sont poussées, par le souffle, au-delà de la zone minée initiale, ce qui n'est pas, forcément, le but recherché.
7 / Le déminage par Micro-ondes, de grande puissance. L’utilisation de micro-ondes, de forte puissance (HPM), est une méthode de déminage envisageable, dans un futur proche. Actuellement, la puissance débitée est trop faible, mais elle va, en toute logique, fortement, croitre, car les recherches, en la matière, sont, nombreuses, pour l'industrie civile, en particulier, pour la création de fours industriels à Micro Ondes. Les Micro ondes peuvent agir, de deux façons, sur les mines. Soit, en grillant les circuits électroniques, éventuels, soit, en faisant fondre, les éléments métalliques, de la mine et, en particulier, le ressort du détonateur. Mais cette méthode risque, cependant, de générer quelques problèmes. D'abord, les micro- ondes peuvent avoir des effets néfastes sur les humains. Ensuite, la création de micro ondes requiert de très importantes quantités d'électricité, ce qui n'est pas évident en rase campagne.
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8 / le déminage par le feu. Ce système a montré son efficacité contre les mines en plastique, lors de la guerre des îles Falkland, mais, en revanche, n’a aucune action sur les mines métalliques, ou enfuies dans le sol. La technique consiste à mettre le feu, au boîtier, en plastique, qui, à son tour, démarre la combustion des explosifs, sans les faire exploser, car seul le détonateur, peut faire exploser la mine. Divers systèmes peuvent être utilisés comme l'utilisation du feu, directement, sur une mine, ou bien, l'allumage du feu dans toute la zone minée, ce qui risque de brûler toute la végétation. L'avantage est que le feu brûle, aussi, le fil des mines déclenchées par ce genre de procédé, ce qui semble être le cas des mines de Jebel Châambi. Par ailleurs, le système nécessite d'importantes quantités de substances incendiaires, et, donc, le recours à des véhicules transporteurs sécurisés, ainsi qu'un système capable d'apporter la flamme, à l'endroit désiré. De toute façon, ce système ne peut être considéré comme une technique de déminage satisfaisante, si l'on ne connait pas la nature de l'enveloppe des mines, dans une région traitée.
9 / Le déminage par l'eau. Ce système est basé sur la technologie d'abattage, employée dans les mines d'or. Il consiste à utiliser, tout simplement, une lance à eau, qui ramollit le sol, au point de le transformer en boue. La boue s'écoule et passe par des tamis, qui séparent les mines, du reste de la terre. Il ne reste plus, ensuite, qu'à récupérer les mines intactes, ou à les faire exploser. Le système requiert, cependant, beaucoup d'eau et beaucoup d'électricité, pour faire fonctionner les pompes soufflant l'eau, les pompes ré aspirant l'eau sale et les tamis. L'expérience de la Croatie, où ce système a été utilisé, montre qu'il fonctionne, correctement, et ne nécessite pas une grande maitrise des techniques, mises en ½uvre.
10 / Le déminage manuel. Malgré les risques évidents, le déminage manuel, effectué correctement, n’est pas une tâche, particulièrement, dangereuse et le taux d’accidents, pour les démineurs professionnels, est, sensiblement, plus faible, dans la plupart des pays, que le risque encouru, dans le secteur de construction des bâtiments ! À condition, bien évidemment, que le démineur ait un équipement offrant de bonnes qualités de protection, un bon système de détection des mines et soit bien entrainé. L'armée tunisienne maitrise, à la perfection, tout le processus. Il faut faire, cependant, une différence entre le démineur d'un engin terroriste, fabriqué artisanalement, et dont on ne sait, strictement, rien, et le démineur d'une mine militaire, fabriquée à la chaine, et dont on connait tout du comportement. Il faut, aussi, faire la différence entre le déminage d'un seul engin terroriste et celui de nombreux engins terroristes de différentes conceptions. Compte tenu de ces difficultés, le matériel de protection est à l'avenant. Jugez-en :
o Pour un engin terroriste, on peut s'attendre à tout, et il est, plus que prudent, de bien se protéger avec une combinaison très lourde et très encombrante, qui, malheureusement, gène l'action du démineur, surtout par grosses chaleurs, ce qui sera le cas, à Jebel Châambi, bientôt.
o Pour une multitude d'engins militaires, il faudra, cependant, travailler, des heures, durant, et le port d'une de ces combinaisons est, matériellement, impossible, dans ces conditions, et, en outre, inutile. Il faut avoir à l'esprit, qu'une combinaison de déminage, peut peser environ 30 kilogrammes, sinon, plus.
Cette technique de déminage, a ses exigences. Ainsi, l'entièreté de la zone à traiter, doit être délimitée. A l'intérieur de cette délimitation, chaque démineur doit avoir un couloir de 1 m de large, bien délimité. Les démineurs progressent, de façon décalée, de telle façon qu'une explosion accidentelle, ne touche qu'une seule personne. L'on prévoit, aussi, un endroit spécifique pour mettre les mines désamorcées, et un autre endroit, spécifique, pour mettre les autres déchets métalliques, qui auront été rencontrés. Bien maitrisée, cette technique fait merveille mais demande du temps en fonction du nombre des démineurs, mobilisés.
Conclusion
Ce texte se veut, comme une introduction, à un domaine qui nous est resté, longtemps, inconnu, en raison du fait que la Tunisie était, plutôt un havre de paix, jusque au lendemain de la Révolution. Grâce au langage rétrograde et jihadiste de ceux qui ont, aujourd'hui, pignon sur rue, le pays se trouve, soudainement, plongé et entrainé, dans la spirale de la violence jihadiste. Il est, donc, plus que temps, que les citoyens prennent, conscience, une fois pour toute, que le Monde a changé, autour d'eux et sous leurs pieds. Le nouveau monde vise, justement, les pieds des citoyens. L'industrie des prothèses de jambes est très prospère, dans les pays minés. Nos concitoyens ne peuvent plus prétendre, au beurre et à l'argent du beurre. Sous ZABA, nous avions la sécurité, mais pas la liberté. Pour quelque temps, encore, nous aurons, probablement, la liberté mais pas, surement, la sécurité. Lisez bien, j'ai placé le mot « surement » après le mot « pas »,et pas avant. Cela n'a pas le même sens, vous en conviendrez. En réalité il suffit d'un rien, pour décaler le « surement » avant le « pas » et ce rien ne tient qu'à un fil, celui qui permet de déclencher une mine artisanale, par exemple, mais, aussi, celui qui tend, à fond, votre volonté, de ne pas se laisser faire par les jihadistes, en mal de sensations fortes, au dépens d'autrui. Mais, il ne suffit pas de le vouloir, même, intensément, encore faut-il vous défaire de votre paresse, naturelle, de rester à un niveau, superficiel, des connaissances que vous devez maitriser, pour comprendre le monde dans lequel vous évoluez.
A titre d'illustration de mes propos, je vous pose la question, si jamais vous êtes arrivé jusqu'ici, dans la lecture, de ce document: Avez-vous sauté la plus grande partie de cet article, rédigée en rouge ? Si, oui, vous savez, maintenant, que le monde, dans lequel vous vivez, vous échappera toujours, et que vous n'arriverez, jamais, à le soumettre, à votre volonté. Il ne vous reste plus ; comme options, qu'à relire, entièrement, cet écrit, ou espérer que d'autres, que vous, l'aient lu, entièrement, et qu'ils décident de maitriser le monde, pour votre profit. Mais sachez, tout de même, une chose. Les Jihadistes fabriquent des mines. Ils savent, donc, un petit brin, sur le fonctionnement du monde. Ils en savent, en tout cas, beaucoup plus, que vous ! Et ce beaucoup plus, est suffisant, pour qu'ils aient une longueur d'avance sur vous en matière de maitrise et de soumission du monde à leur volonté. Voulez-vous obéir à votre, propre, volonté d'hommes/femmes libres, ou bien à la leur de fanatiques sanguinaires, qui se proclament de Dieu ?
Par Ridha Ben Kacem le 4 mai 2013