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Ouganda - Le projet de loi pénalisant l'homosexualité reporté
Le projet de loi qui devait être débattu vendredi 13 mai 2011 au Parlement ougandais a encore une fois été reporté sine die.
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Ce mercredi 11 mai 2011, le Parlement ougandais a reporté le débat d'un projet de loi pénalisant l’homosexualité au vendredi 13 mai 2011.
La loi, proposée en 2009, a provoqué un tollé général et la communauté internationale s’est fortement mobilisée. Hilary Fuller Renner, porte-parole du bureau Afrique du Département d’Etat américain, a déclaré:
«Si elle est adoptée, la loi criminalisant l’homosexualité en Ouganda constituerait un énorme recul pour les droits de l’homme dans le pays. (Leur) respect est la clé de la stabilité politique à long terme et du développement démocratique de l’Ouganda, au même titre que la santé publique et la prospérité économique.»
Les homosexuels ougandais sont de plus en plus victimes de harcèlement et d’agressions. En 2010, le journal Rolling Stone (à ne pas confondre avec son homonyme américain) a publié une série de photos d’homosexuel(le)s présumé(e)s, sous-titrée «Pendez-les!». L’un d’eux, le militant David Kato, a été assassiné à son domicile le 26 janvier 2011. Si les autorités affirment que le crime n’est pas lié à l’orientation sexuelle de la victime, il reste indéniable que l’incitation à la haine et la stigmatisation sont des problèmes auxquels les homosexuels sont confrontés quotidiennement.
Le projet de loi prévoit la peine de mort pour les homosexuels séropositifs ou les «perpétrateurs (d'actes homosexuels) en série». Quiconque serait accusé d'homosexualité pourrait être condamné à la prison à perpétuité, tandis que les propriétaires qui loueraient un appartement à un homosexuel écoperaient de sept ans d'incarcération. L’auteur de la loi, David Bahati, s'est déclaré confiant quant au vote de la loi qui serait débarassée de la clause sur la peine de mort.
L’homosexualité est extrêmement impopulaire dans ce pays très chrétien où les pasteurs n’ont de cesse de la vilipender. Frank Barney, membre de la Chambre des représentants des Etats-Unis, a affirmé qu’en cas d’adoption de la loi, il presserait le gouvernement américain à s’opposer à toute aide internationale de la part des institutions internationales dont les Etats-Unis sont membres, comme la Banque mondiale ou encore la Banque africaine de développement.
Lu sur The Washington Post