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Ces Etats africains ennemis des journalistes
L'Erythrée et la Guinée équatoriale sont un enfer pour qui ceux qui veulent y exercer le journalisme.
La Journée mondiale de la liberté de la presse est toujours l’occasion de dresser des constats. Des constats que ça va mal ci ou là, des constats que c’est super de l’autre ou encore des constats que ça empiré là-bas encore, pour l’exercice du métier de journaliste. Et dans ces constats, les uns aussi divers que variés, c’est à peu près toujours les mêmes pays qui sont cités.
Ainsi, le site du Foreign Policy a choisi de proposer un classement des «10 pires pays pour les journalistes», à l’occasion de cette journée. Un tableau noir, dans lequel figurent en bonne place deux pays africains, l’Erythrée et la Guinée équatoriale.
S’agissant de l’Erythrée, pays fermé situé sur la Corne de l’Afrique, dirigé d’une main de fer par Issaias Aferworki, la situation est des plus catastrophiques. Le régime est aussi impénétrable que la Corée du Nord, et jusqu’à la fin de l’année dernière, 28 journalistes y étaient emprisonnés. Parmi eux, neuf le sont depuis 2001. Foreign Policy précise qu’aucune charge n’est officiellement retenue contre ces reporters, mais ils continuent de croupir dans les geôles érythréennes.
A la surprise générale, le ministre de l’Information, Ali Abdou, a profité d’une visite en Europe, pour fuir le pays. Depuis lors, sa famille est persécutée par le régime, son père et un sa fille ont été arrêtés.
Le cas de la Guinée équatoriale est tout aussi inquiétant, explique Foreign Policy. Là-bas, le régime d’Obiang Nguema, au pouvoir depuis 1979, contrôle la presse. Une loi autorise d’ailleurs le gouvernement à lire le contenu des rares journaux existants dans le pays avant toute publication.
Il n’y a quasiment pas de correspondant dans le pays, et les rares journalistes étrangers qui réussissent à obtenir un visa sont surveillés de très près, interdits d’enquêter sur des sujets liés au pétrole ou aux droits de l’Homme. La censure est la règle. En 2012, un journaliste indépendant, Manuel Nze Nsongo est mort dans des circonstances troubles.
Lu sur Foreign Policy